Nous arrivons sur les lieux à 14h, après dépôt des bambins chez papy & mamie. Bonne surprise la salle est effectivement très chouette, le parking spacieux et on trouve une place sans encombre. Ce n'est vraiment pas la foule à vue de nez. Au moment où nous entrons dans le hall (bien « rempli » par des stands de disquaires et de merchandising dédié à Rozz - nous sommes sur leurs terres !), le premier groupe n'a pas encore commencé à jouer. Tant mieux, je tiens à les voir, il s'agit des parisiens d'Aesthesia.

Le hard rock mélodique des parisiens fait mouche : riffs entraînants, énergie communicative, interprétation impeccable. On pense inévitablement au Guns n'Roses de la grande époque, visiblement l'une des influences principales d'Aesthesia. Seule ombre au tableau : un sous-mixage de la voix par rapport aux guitares, qui fait que les seuls moments où l'on entend véritablement le chanteur sont ceux où il hurle dans son micro. Dommage. En tout cas ce groupe - que je connaissais déjà grâce à Rock Hard - nous livre vraiment une très bonne prestation, dont le point culminant est le single Cold Case. Une excellente entrée en matière, mais on se demande pourquoi un aussi bon groupe est programmé en tout début de festival. Un meilleur placement, en début de soirée, lui aurait sans doute assuré une meilleure exposition, amplement méritée.
Pause d'une vingtaine de minutes pendant que le second groupe de la soirée se prépare. On en profite pour visiter un peu les stands de disques et merchandising... Ça y est, ça commence. Cette fois il s'agit des lyonnais de MZ.
Derrière ce curieux nom se cache un quatuor pratiquant un style résolument néoclassique. En vedette, un bassiste (aux faux-airs de Danny Devito, mais en plus chevelu) et un guitariste rappelant inévitablement Herman Li... Complété par un batteur qu'on aperçoit à peine derrière ses fûts et d'un chanteur assez étrange, les quatre musiciens nous délivrent une prestation qui peine un peu à démarrer, même si le niveau technique du gratteux est impressionnant ... jusqu'à un morceau bien particulier, un instrumental joué uniquement par le bassiste (sur une basse 6 cordes) et le batteur. Là c'est pour le moins étonnant : reprise de morceaux classiques et enchaînement sur une compo personnelle, avec une musicalité qu'on ne soupçonnait pas dans cette configuration pour le moins réduite. Le bassiste nous montre l'étendue de sa maîtrise et se met véritablement le public dans la poche. Le concert repart alors de plus belle sur les terres du maître Yngwie Malmsteen, allant jusqu'à une reprise de son Rising Force très réussie.
Seul bémol à mon sens, le chanteur ne parvient pas à convaincre aussi bien, semblant parfois peiner à atteindre certaines notes. C'est dommage. Un très bon moment néanmoins.
Après la pause, c'est au tour des avignonnais (de St Rémy de Provence pour être exact) de Lightseekers d'investir la scène. Retour à un heavy rock de fort belle facture, avec 6 musiciens tous très compétents. Le groupe défend son premier album Flying Free avec beaucoup d'enthousiasme et d'efficacité, le point culminant étant atteint avec le morceau Lightseekers, aux mélodies bien trouvés et refrain lumineux. Encore un très bon moment, avec des musiciens fort sympathiques.
Justement, c'est à nouveau l'heure d'une petite pause, de laquelle nous profitons pour acheter l'album de Lightseekers, dédicacé par chaque membre du groupe. C'est vraiment très sympa que de pouvoir aborder les musiciens aussi simplement... Et on sent aussi que ça ne doit pas être facile de faire son trou dans ce milieu.
Ah, c'est l'heure de la prestation de Shannon, un groupe que j'attendais particulièrement, ayant apprécié ce que j'ai pu entendre de cette formation parisienne. Dès les premiers instants on sent qu'on est en présence de pros déjà très aguerris. Leur set constitué de hard rock mélodique de fort belle facture recueille facilement l'adhésion d'un public, toujours aussi clairsemé malheureusement, conquis d'avance. J'ai notamment beaucoup aimé le titre No Better Times, découvert il y a quelque temps sur le sampler de Rock Hard. Une énergie communicative, un sens de la mélodie et une interprétation sans faille font de ce concert un vrai régal.
Une heure de pause, nous tuons le temps auprès des différents stands. J'en profite pour m'acheter un album de Korpiklaani, excellent groupe de Folk Métal (finlandais évidemment) dont je parlerai une prochaine fois.
Le groupe suivant se montre enfin, il s'agit des norvégiens de Molotow (« pour la première fois en France »). Inconnu au bataillon de moi, c'est là pure injustice ! Un hard rock énergique mais mélodique, une technique de jeu de très haut niveau (ce guitariste !), des compositions très entraînantes... Tous les ingrédients sont là pour que l'on passe le meilleur moment du festival jusqu'à présent. Le public ne s'y trompe pas et saute sur place au rythme de ce déluge de notes.
Tiens, n'est-ce pas le député-maire de Denain (Patrick Roy, qui s'est notamment illustré lors des débats sur Hadopi en brandissant un exemplaire de Rock Hard à l'assemblée nationale) là-bas ? Sans en être complètement sûr, son costard-cravate unique dans l'assistance plaide pour cette hypothèse...
Le set de Molotow s'achève en ayant mis le public sur les genoux. C'est la pause. On retrouve les gars de Molotow - fort bien lookés d'ailleurs - dans la salle à discuter avec leurs fans (et aussi les musiciens d'autres groupes venus avec leurs enfants). Ils semblent être d'une gentillesse à toute épreuve.
Après la pause, c'est le moment de Rozz, déjà vu sur scène au RaismesFest 2009. Là c'est un peu la déception, le contraste avec Molotow et la fatigue y étant sans doute pour quelque chose. Si le niveau technique des différents musiciens ne fait strictement aucun doute, je trouve que leurs compositions manquent de mélodies et je n'accroche pas vraiment. De plus, le chanteur joue sur le même mode que Bernie de Trust (l'influence est évidente) mais ne parvient pas à nous remuer... Bien sûr ce festival a lieu dans la région d'origine de Rozz mais honnêtement placer ce groupe en anté-pénultième position n'était pas vraiment justifié.
C'est maintenant au tour de Praying Mantis de fouler la scène. Ce groupe anglais est présenté comme l'un des pionniers de la NWOBHM, aux côtés d'Iron Maiden et Saxon, ayant cependant eu un succès bien moindre... On s'attend donc à un Heavy Metal classique et puissant. Si les musiciens sont très pros et entament leur prestation avec quelques titres bien enlevés, ça se tasse rapidement et on se dit qu'on s'endormirait presque par moments. Vous l'avez compris, ce concert d'un groupe qui se voudrait mythique nous déçoit fortement par son manque de « punch », malgré des musiciens à l'évidence fort capables.
Éreintés, nous zappons honteusement le dernier groupe, les suédois de Babylon Bombs, en nous disant que nous ratons peut-être quelque chose. Il est déjà plus de 23h... Ce sera pour une prochaine fois (au Raismesfest ?) peut-être...
Je vous laisse avec quelques clips de groupes passés ce jour-là...
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Actuellement joué : Lightseekers - Flying Free
via FoxyTunes