lundi 14 juillet 2014

Un peu de maths : Dimensions

Une fois n'étant pas coutume, parlons un peu de mathématiques.

[Aux 75% des visiteurs s'apprêtant à quitter ce (merveilleux) site : « revenez ! vous allez voir y'aura pas d'équations ni d'interro à la fin ! »]

Il s'agit d'une introduction, en douceur, à la notion de dimension telle qu'elle se conçoit en maths, et notamment en algèbre et géométrie, lauréat du prix d'Alembert en 2010. On part de la sphère ordinaire S² et des notions de latitude et longitude pour se repérer, puis on étend aux polyèdres platoniciens (tétraèdre, cube, octaèdre, icosaèdre, dodécaèdre). Ensuite on passe en dimension supérieure ...

C'est un film tout public en 9 épisodes très bien réalisés et illustrés (en 10 langues), que l'on doit notamment à Étienne Ghys, que j'ai eu l'honneur de rencontrer il y a quelques années, et son équipe, et le tout sous licence creative commons by-nc-nd 3.0 (téléchargement libre, paternité, pas d'utilisation commerciale ni modification). Un immense merci à eux !

Le site: http://www.dimensions-math.org/

Ci-dessous la version française (cliquer sur playlist pour la liste des épisodes). Enjoy !


Ci-dessous la projection sur un espace dimension 3 (lui-même en perspective cavalière sur le plan de l'écran) d'un hypercube en rotation dans un espace de dimension 4. De quoi avoir le vertige !

vendredi 11 juillet 2014

Scream for me Arras ! Mainsquare 2014 le 3 juillet

3 juillet 2014, ouverture de la première journée du Mainsquare festival d'Arras, qui fête cette année ses 10 ans. Une programmation éclectique qui ne risquait pas de me voir accourir n'était cette journée (ou plutôt soirée) métal en ouverture.

Au menu 4 groupes : Ghost, Mastodon, Alice In Chains et .... IRON MAIDEN !

Bon ça a mal commencé. La faute à une organisation incapable de gérer l'afflux de festivaliers à l'entrée.

Sur les billets : « ouverture du site à 17h30 ». Sur le net : « premier concert à 17h15 »... Je suis arrivé sur place vers 17h (eh oui, difficile d'arriver avant - on bosse pour payer le prix des places !). Pas de difficulté à se garer, c'est après que les ennuis commencent.

En effet, avec une telle tête d'affiche, des dizaines de milliers de billets ont été vendus et le site comporte deux entrées. De notre côté... l’attroupement nous fait craindre le pire et de fait, sous une chaleur écrasante, la file n'avance pas, ou extrêmement lentement... et on entend avec consternation le premier groupe, Ghost qui débute son set ! ... et cette file qui n'avance pas ! On pense un temps que c'est à cause d'une fouille particulièrement paranoïaque mais en fait non : les personnes chargées de la fouille à l'entrée sont plutôt efficaces. C'est après : il faut bipper le code barre de chaque billet ! Et là on a affaire à 4 personnes (oui, 4 !) qui le font sans se presser, sans zèle, alors que la foule désespère de ne pouvoir assister au concert qu'elle a payé ! Et ces demoiselles s'étonnent quand, finissant par passer, on leur fait remarquer !

Setlist Ghost
  1. Year Zero
  2. Con Clavi Con Dio
  3. Elizabeth
  4. Prime Mover
  5. Stand by Him
  6. If You Have Ghosts(Roky Erickson cover)
  7. Ritual
  8. Monstrance Clock
C'était une organisation lamentable, digne d'amateurs incapables de prévoir ou gérer une foule aussi massive. Et si les personnes présentes n'avaient été aussi bien élevées, il y aurait pu y avoir des débordements que les malheureux "vigiles" qui déambulent sur le site (sans rien faire d'autre que rouler des mécaniques en toisant les festivaliers d'un air menaçant) n'auraient pu contenir.

Mesdames, messieurs les organisateurs, pensez-y ! Embauchez du monde pour les billets, et moins pour la sécu. En ce qui me concerne ça a vraiment gâché le début de ma soirée : on est arrivés sur le site proprement dit à 17h50, alors que Ghost entamait son dernier titre !

 Crédit photo : Tastoux Live Pics (merci !)
Allez, la mauvaise humeur, partagée par beaucoup sur le coup, ne doit pas nous empêcher de passer une bonne soirée avec les prochains groupes. Mais encore faudra-t-il supporter les spots de pub vulgaires lancés sur les écrans géants, comme si les organisateurs n'avaient aucune idée du type de public auquel ils ont affaire.

Setlist Mastodon
  1. Black Tongue
  2. Divinations
  3. Bladecatcher
  4. Crystal Skull
  5. Megalodon
  6. The Motherload
  7. Blasteroid
  8. Chimes at Midnight
  9. High Road
  10. Aqua Dementia
Mastodon. Pas particulièrement familier du répertoire de ce groupe relativement inclassable, je suis curieux. Leur set est fait d'un métal progressif agressif fortement « coloré » (tel le fond de scène à la fois étrange et inquiétant) voire psychédélique, un peu hermétique de prime abord, mais qu'on apprécie beaucoup une fois qu'on arrive à se laisser « porter ». Trois des quatre membres du groupe se partagent le chant avec des styles très différents l'un à l'autre. Mention spéciale au batteur, proprement hallucinant dans ses rythmiques. Un peu étrange qu'il n'y ait pas de véritable « frontman » toutefois. Bon.

19h approche, c'est l'heure de se restaurer. En effet, pas question de se retrouver piégé par ce besoin bassement biologique lorsqu'arrivera l'heure de se préparer pour maiden. C'est donc ce moment que nous choisissions pour rejoindre l'une des friteries installées et surpeuplées. Décidément, il faut aimer faire la queue ici. On n'est pas encore servis que déjà Alice In Chains débute son set. Bon on y arrive (eh oui, le kebab-frites est à 7€ ici...). Au-dessus de la foule, des capotes gonflées se baladent au gré du vent et des rebonds.

Setlist Alice In Chains
  1. Them Bones
  2. Dam That River
  3. Check My Brain
  4. Again
  5. Hollow
  6. Man in the Box
  7. No Excuses
  8. Stone
  9. We Die Young
  10. It Ain't Like That
  11. Would?
  12. Rooster
Alice In Chains a donc commencé son set, et tout en rejoignant l'ombre salvatrice, nous assistons à un set composé de rock teinté de grunge - le groupe ne renie pas ses origines de fondateur du genre aux côtés de Nirvana, avec un groove marqué. On saluera évidemment les performances à ce niveau du chanteur William Duvall et son guitariste historique Jerry Cantrell.

Le public livre un excellent accueil mérité à ce groupe tout comme au précédent (moment amusant lorsque la caméra se fixe sur une fille perchée sur les épaules de son petit ami juste au moment où celle-ci soulève son t-shirt...).

Comme on pouvait s'y attendre, dès la fin du set d'Alice In Chains, la foule se masse vers l'avant afin de s'offrir la meilleure place possible pour Iron Maiden. Enfin disons le meilleur compromis entre une faible distance à la scène et la compression du public qui lui est inversement proportionnelle. Il est à peu près 20h30, et il faut patienter jusque 21h dans cette configuration (attention tout de même aux optimistes qui se faufilent avec 4 bières dans les mains). Je trouve mon point d'équilibre à une vingtaine de mètres de la scène, légèrement sur la droite. On a une vue imprenable sur la scène, c'est la première fois que je verrai le groupe d'aussi près (ça change de Bercy).

On a tout le loisir d'assister à la préparation de la scène par les techniciens dont certains sont applaudis par le public à l'occasion de quelques excentricités. Le décor de scène est de type banquise (ce qui suscite quelques moqueries : «les décors de pingouins, c'est pour Stromae demain ?»). En fond sonore nous avons droit à du Deep purple, AC/DC, Def Leppard... Bref de quoi réjouir tous les fans de classic hard rock tendance 80s... Régulièrement le public scande le nom du groupe, et la tension est à son comble quand à 21h pile retentit le « Doctor, Doctor » de UFO qui sert d'intro à Maiden sur cette tournée.

Setlist Iron Maiden [Liens = vidéos]
  1. Doctor Doctor (UFO song)
  2. Moonchild
  3. Can I Play with Madness?
  4. The Prisoner
  5. 2 Minutes To Midnight
  6. Revelations
  7. The Trooper
  8. The Number Of The Beast
  9. Phantom Of The Opera
  10. Run To The Hills
  11. Wasted Years
  12. Seventh Son Of A Seventh Son
  13. Fear Of The Dark
  14. Iron Maiden
Rappels :
  1. Aces High
  2. The Evil That Men Do
  3. Sanctuary
Après ça, une intro (la même qu'à Bercy en 2013) défile sur les écrans géants, à base de banquise et d'icebergs qui s'effondrent. Arrive alors le monologue introductif de Moonchild, toujours sur l'écran géant, et le groupe déboule sur scène au grand complet, sous les cris de joie du public qui arrive même à faire plus fort que la musique ! J'ai eu l'impression que tout le monde chantait à tue tête les premiers titres : Moonchild, Can I Play With Madness? Ces deux titres sont d'emblée marqués par des flammes (on sent l'onde de chaleur dans le public) et de la pyrotechnie fort à propos.

Un petit regret : la clarté du jour ne permet pas d'apprécier à sa juste valeur l'éclairage... et pourtant il y en avait des spots !

Le groupe enchaîne avec, tirés respectivement de Number Of The Beast et Powerslave, le relativement rare The Prisoner et l'ultra-classique 2 Minutes To Midnight. Le groupe fait alors une courte pause, le temps pour Bruce Dickinson de divaguer sur les "rosbeefs, les grenouilles", ces dernières qu'il ne pourrait pas manger, sauf les jambes. Et aussi quelques remarques à propos de la chapelle qui jouxte la zone du concert : "une église ? une cloche ? le diable ??".

Un véritable régal vient ensuite : Revelations, tiré de l'album Piece Of Mind, un titre que j'adore (je ne suis visiblement pas le seul), avec un riff de guitare simple mais entraînant, et des changements de rythmiques habituels chez maiden mais toujours réussis. Du même album, un autre ultra-classique : The Trooper, sans lequel il est difficile de concevoir un concert de maiden, c'est dire. Bruce apparaît dans un uniforme anglais rouge de l'époque de la bataille de Balaklava (merci Wikipedia) pendant la guerre de Crimée. Il tient un immense drapeau anglais, dont il enveloppe la tête de Jannick Gers alors que ce dernier est en plein solo de guitare (à l'autre bout de la scène, Dave Murray se livre à un duel de guitare avec un lézard en peluche que quelqu'un agite de l'autre côté du rideau)... Ce morceau en forme de cavalcade (c'est censé illustrer le galop des chevaux pendant la charge de la brigade légère) a toujours la cote auprès du public et bien qu'il ait été joué sans doute des milliers de fois le groupe semble toujours avoir plaisir à le servir.

Place ensuite à The Number Of The Beast, sur lequel le diable fait une apparition en fond de scène, toisant le public de ses yeux rougeoyants. Plus ancien, Phantom Of The Opera est tiré du premier album du groupe, et l'interprétation est marquée par un déluge de flammes qui se déclenchent en rythme avec la musique et notamment les excellents soli de guitare.

Run To The Hills, tiré de l'album Number Of The Beast, est un titre qui évoque l'invasion de l'amérique au détriment des tribus indiennes. À cette occasion, nous avons droit à l'arrivée d'un Eddie géant qui arpente la scène en uniforme « tunique bleue » de la guerre de sécession, sabre ensanglanté au clair. Toujours aussi bien fait.

Wasted Years correspond à un bond de quelques années dans le temps, en 1986 et l'album Somewhere In Time qui, avec Seventh Son Of A Seventh Son, marquaient le virage plus progressif de Maiden.

En fond de scène, en plus de la toile de fond qui change à chaque titre ou presque, arrive un Eddie géant représentant un érudit écrivant à la plume sur un grimoire géant et entouré de deux grandes bougies. À l'origine utilisée comme illustration du single The Clairvoyant en 1988, c'est cette fois Seventh Son Of A Seventh Son qui s'annonce. C'est un titre particulièrement épique d'une grosse dizaine de minutes avec nombre de changements de rythmes et des soli particulièrement élaborés. Le groupe est à cette occasion rejoint par un claviériste mystérieux (on ne verra pas son visage), pour une ambiance très mystique.

À l'occasion d'un passage calme de cette chanson, Bruce, qui arbore une mèche huileuse sur le front, déclame le fameux monologue prophétique "Today is born the seventh one/Born of woman the seventh son/And he in turn of a seventh son/He has the power to heal/He has the gift of second sight/He his the chosen one"... Et au moment de conclure, "So it shall be written, so it shall be done", les bougies flanquant Eddie s'allument sur un geste du chanteur.... Magique.... Je regarde autour de moi... Tiens, Franck Dubosc fume un pétard. Bon ce n'était peut-être pas Franck Dubosc mais en tout cas c'était bien un pétard.

Puis le titre reprend, les soli s'enchaînent et la pyrotechnie se synchronise pour un final magistral de ce titre qui laisse l'ensemble du public littéralement pantois. Du grand Maiden !

On poursuit avec Fear Of The Dark, tiré de l'album du même nom, titre le plus « récent » (1992 tout de même) joué ce soir. Un peu théatralisé dans son introduction par un Bruce qui sait que le public lui est tout acquis et, de fait, ce dernier reprend refrains et couplets en choeur. Ça s'agite un peu près de nous, quelques pogos dont on se méfie. Plus près de la scène, ce sont les crowdsurfers qui s'en donnent à coeur joie et des filles montrent leur poitrine.... une bonne ambiance quoi.

Une fois ce morceau terminé, des statues de « glace » évoquant un Eddie bien torturé arrivent sur scène pour « Iron Maiden », tiré de l'album Iron Maiden joué par Iron Maiden en 1980. En fond de scène un Eddie géant tient son coeur dans la main, celui-ci s'agitant de façon grotesque.

C'est déjà la fin du concert, l'heure des rappels... Ceux-ci s'annoncent d'abord sur les écrans avec des images de la seconde guerre et le discours de Churchill en fond sonore. Les explosions de bombes sont accentuées, on s'y croirait... Le public a immédiatement reconnu « Aces High » qui ouvrait magistralement en 1985 l'album Powerslave, et interprété aujourd'hui par un Bruce coiffé d'un casque d'aviateur. Un régal, ne manquez pas la vidéo (lien dans la setlist).

L'inévitable The Evil That Men Do suit, avec toujours ces superbes riffs de guitare à la fois puissants et mélodiques. Le concert se conclut enfin avec Sancturay, une excellente surprise en ce qui me concerne car c'était la première fois que je le voyais interprété sur scène. Bruce en profite comme à son habitude pour interrompre le morceau le temps de quelques excentricités : nous faire agiter les mains « façon jazzy » ou faire faire la ola entre les deux parties de la foule. Jannick Gers en profite lui aussi pour quelques petites fantaisies à la guitare.

22h45, eh oui c'est terminé. La foule espère quelques instants le retour de son groupe favori mais c'est bel est bien fini alors que résonne, en outro, le « Always Look On The Bright Side Of Life » des Monty Python.

Il faut maintenant réussir à s'extraire du site et ce n'est vraiment pas facile quand il y a 20 000 personnes. On prend son mal en patience, d'abord à pied puis en voiture. Retour à la maison peu après minuit.

Au final, comme toujours, un Iron Maiden impérial, pour un concert assez similaire dans sa composition et sa setlist à celui que j'avais vu l'an dernier au P.O.P.B., avec toutefois quelques variantes : pas de Afraid To Shoot Strangers, The Clairvoyant (dommage) ou Running Free, mais à la place Revelations, Iron Maiden et Sanctuary. Avoir vu tous ces titres interprétés sur scène est un accomplissement pour le fan d'Iron Maiden, et on remercie les quinquas et sexagénaires d'être encore sur le pied de guerre tout autour du monde pour nous permettre de vivre ça.

Au final, une excellente soirée, même si d'avoir raté Ghost me reste décidément en travers de la gorge.

Voici ci-dessous une vidéo qui est un excellent montage de certaines des prestations des musiciens aujourd'hui, merci Heisenberg !




et une autre vidéo qui prouve que Maiden à la télé, c'est possible ! (/me tombe de sa chaise)




mercredi 2 juillet 2014

Amberian Dawn : Magic Forest

Il y a à peu près un an je parlais d'Amberian Dawn, groupe finlandais de métal symphonique qui, à l'occasion d'un changement de chanteuse, avait ressorti d'anciens titres chantés par cette dernière. Le résultat, un album nommé Re-evolution, m'avait beaucoup plu.

Aujourd'hui, c'est avec grand plaisir que l'on découvre le premier véritable album enregistré depuis l'arrivée de Capri (de son vrai nom Päivi Virkkunen), intitulé Magic Forest. Le résultat (clip officiel ci-dessous) me paraît particulièrement prometteur. Ça ne révolutionnera pas le genre mais on est tout de même dans le haut de gamme, que ce soit la partie strictement métal ou les arrangements orchestraux, ou encore l'articulation entre les deux.

Pour le clip il s'agit en quelque sorte d'une ambiance «la belle au bois dormant chez les vikings» qui n'est pas sans rappeler ce qu'on peut trouver chez Battlelore par exemple.