Le Prince des Ténèbres, le MadMan, la légende Ozzy Osbourne s'en est allé.
L'un des pionniers du Heavy Metal, co-fondateur de Black Sabbath à la toute fin des années 1960, nous a quittés hier 22 juillet 2025. Il avait 76 ans.
Il se savait mourant (voir son dernier message ci-dessous), atteint entre autres de la maladie de Parkinson, et souffrant toujours plus après une opération chirurgicale de la moelle épinière qui s'était mal passée et l'avait laissé incapable de marcher. Il avait tenu, avant de tirer sa révérence, pour « ne pas partir silencieusement », à faire un dernier concert intitulé Back To The Beginning, le 5 juillet dernier dans sa ville natale de Birmingham (il y avait débuté comme plombier!), accompagné de multiples groupes amis et surtout de ses complices de toujours : Geezer Butler, Bill Ward et Tony Iommi, respectivement bassiste, batteur et guitariste de Black Sabbath bien sûr, mais aussi Zakk Wylde qui l'a si souvent accompagné à la guitare lors de sa carrière solo.
On le voyait diminué bien sûr mais toujours plein de cette flamme et de cette folie qu'il entretenait depuis que, en 1971, il nous avait offert avec ses comparses ce magistral Paranoid au riff inoubliable. Après son départ de Black Sabbath dans les années 1980 (où il avait été remplacé par une autre légende, Ronnie James Dio), il a eu une carrière solo prolifique puis annoncé au début des années 1990 prendre sa retraite ... avant de rempiler avec une nouvelle tournée intitulée « Retirement sucks ».
C'est toute la communauté rock et métal qui est en deuil aujourd'hui, la vague d'émotion est mondiale. On en a même parlé en France, c'est dire.
Adieu Ozzy, et merci !
Ci-dessous:
son dernier message sur les réseaux ;
sa prestation de 30 minutes au concert Back To The Beginning, avec en particulier un avant-dernier titre « Mama, I'm Coming Home » très touchant, prestation qui précédait celle de Black Sabbath ;
le clip officiel de Paranoid de 1970, l'une des premières vidéos (si ce n'est la première) du Black Sabbath des débuts.
edit: l'intégration de la vidéo depuis Facebook ne semble pas fonctionner, je copie donc ici la retranscription de son dernier message.
I'm dying, it's a fact. There is not need for a doctor to tell me. That farewell performance was something I insisted on doing. I don't want to disappear silently. I have to say goodbye in person. I though spinal surgery could save me, but it turned out to be even worse. The combination of nerve damage, infection and Parkinson's disease crushed me. During the three months after the surgery, I was almost a useless person and even flipping over hurt like a knife. Nowadays, people have to push wheelchairs wherever they go. I regret having that surgery, but no one told me at the time that keeping it as it might be better. It's not those doctors that keep me alive, but Sharon, that woman who supported my messy life. She knew how terrible I was when I was young. She should have dumped me countless times but never left. I can't sing, I can't sing anymore but this time I have to stand on the stage, even if I'm sitting, I want everyone to see, no matter how weak my body is, the Dark Prince is still here, alive.
Au hasard de ma balade sur YouTube, je suis tombé sur cette bizarrerie ... et je crois que personne n'était prêt pour ça! Voici l’inénarrable Gangnam Style repris par Feuerschwanz, groupe de folk metal allemand qui s'est déjà illustré par d'autres bizarreries. Mais une seule sera bien suffisante pour ce court billet...
L'original du chanteur coréen Psy était, me semble-t-il, la première vidéo publiée sur YouTube à dépasser le milliard de vues.
En ce chargé mois de juin placé sous le signe de SCEI et Parcoursup, une petite parenthèse se présente à nous avec la venue en notre belle métropole de Lille d'un fleuron du power metal allemand, j'ai nommé Powerwolf !
C'est donc après une grosse journée de boulot et accompagné de mon grand que nous mettons le cap au nord, direction le Zenith! J'ai juste pris le temps de revêtir des habits civils (un t-shirt d'Amorphis en l'occurrence). L'autoroute A1 circulant étonnamment bien, nous arrivons sur site vers 18h15. Les portes sont déjà ouvertes mais nous prenons le temps d'ingurgiter nos sandwichs, en observant la foule qui converge calmement. Au milieu d'un océan de t-shirts noirs, quelques incongruités telles que ce monsieur d'un certain âge équipé d'un t-shirt Goldorak, ou encore de quelques couples maquillés à la mode du groupe de ce soir (c'est-à-dire en blanc) ; notamment quelques nonnes très sympathiques bien qu'un rien fantomatiques et sans doute peu catholiques. Merci à la demoiselle ci-contre d'avoir accepté la pose (et la pause) photo !
Une fois rassasiés nous prenons place en tribune T4, rang S. Un peu haut peut-être, mais une position bien centrée par rapport à la scène avec une vue imprenable. La salle est encore bien clairsemée... normal il est encore tôt. Le matériel de scène de la première partie est déjà installé bien sûr, la sono diffuse quelques morceaux classiques de hard rock et de métal, et les techniciens s'affairent notamment à tester les effets lumineux, qui promettent d'être grandioses. Le public continue d'affluer mais on comprend vite que le Zenith est loin d'être plein ce soir, les tribunes latérales étant vides. Quand on sait la piètre visibilité qu'elles offrent ce n'est pas plus mal.
Peu après 19h, les lumières s'éteignent et la musique d'intro façon jeu vidéo old school retentit avec de magnifiques effets lumineux bleus et violets qui tournent lentement éclairant les nombreuses têtes de la fosse et des tribunes. Il s'agit des britanniques de Dragonforce, emmenés par le guitariste Herman Li, qui est sans conteste l'un des guitaristes les plus rapides du monde, ainsi que son compère Sam Totman et le chanteur à la voix haut perchée Marc Hudson. Un groupe très célèbre puisqu'aux affaires depuis 1999, son dernier album en date, le 9ème intitulé Warp Speed Warriors, datant de l'automne 2024.
La musique d'intro s'achève sous les acclamations du public et le groupe déboule pour nous interpréter Ashes Of The Dawn. Les guitaristes sont juchés sur ce qui apparaîtra, de part et d'autre de la scène, comme des machines d'arcade diffusant généralement des images de jeux vidéos (généralement des années 1990/2000) avec un tempo calé sur celui de la musique (c'est-à-dire très, très rapide). J'ai cru reconnaître quelques images de Barbarian ou Double Dragon.
Setlist Dragonforce
Ashes Of The Dawn
Cry Thunder
Power Of The Triforce
Fury Of The Storm
Doomsday Party
Wildest Dreams [Taylor Swift cover]
A Draco Tale
Through The Fire And The Flames
Un total de 8 titres s'enchaînent inspirés, comme le précisera le chanteur avant de lancer Power Of The Triforce, par des jeux vidéos classiques. Ce morceau particulier est d'ailleurs centré sur Legend Of Zelda (que votre serviteur avoue volontiers n'avoir jamais pratiqué). Il en profite d'ailleurs pour lancer dans le public un poulet (sous les « poulet ! poulet ! » scandés par le public) géant en peluche, évoquant ainsi (merci Victor pour la réf !) un meme d'internet, les poulets de ce jeu étant apparemment vite une nuisance. Les spectateurs se lancent ce poulet en peluche, le faisant rebondir jusque dans les tribunes avant de le retourner au groupe en fin de morceau. On a suivi en cela les indications du chanteur, y compris « do not hit the sound guy ». L'occasion d'une bonne rigolade sur ce titre qui, je l'avoue, m'avait un peu laissé de marbre sur l'album mais rendait très bien dans ces conditions.
Un autre morceau, tiré du même album, qui m'a marqué (et que j'avais déjà remarqué sur l'album) était Doomsday Party. Le chanteur nous dit que le groupe n'est pas particulièrement connu pour ses pas de danse (on confirme), mais nous invite tout de même à faire de notre mieux sur ce titre à mi-chemin d'un disco-metal très entraînant sous des jeux de lumière colorés très appropriés. Le fait que tous les membres du groupe, y compris les guitaristes, la bassiste Alicia Vigil et sans doute également le batteur (qu'on distingue moins bien) participent au chant ajoute à l'ambiance festive.
Wildest Dreams suit, présenté par le guitariste Herman Li, dans un Français presque impeccable, comme l'unique occasion que nous aurions de faire un moshpit sur une chanson de Taylor Swift (j'avoue mon inculture là). De fait ça tourne bien dans la fosse, assez vite mais sans brutalité... Ça ressemble un peu à une farandole de métalleux...
Arrivent ensuite A Draco Tale et enfin Through The Fire And The Flames, qui a fait la renommée du groupe (partiellement en raison du jeu Guitar Hero dont il représentait l'ultime difficulté) qui reçoit un accueil proprement incroyable du public. Lumières tournoyant à toute vitesse, effets pyrotechniques, pose des guitaristes et bassiste pendant le solo... tout y était pour conclure ce concert en beauté. Le public ne s'y est pas trompé et le groupe a droit à une véritable ovation.
Alors qu'un magnifique rideau rouge orné des initiales PW est tombé devant la scène, la soustrayant à nos yeux ébaubis, le public déjà bien chauffé par le set de Dragonforce scande le nom de la tête d'affiche de la soirée, pousse des hurlements de loup, s'agite un peu au gré des olas et autres sollicitations de la fosse... Il est temps qu'ils arrivent !
On peut dire que le groupe représente l'un des fers de lance du power metal à l'Allemande, avec des titres directs, entraînants, majestueux (l'orgue et certains refrains en latin, faut le faire), développant généralement des thèmes autour des violences religieuses du moyen âge, mais aussi des légendes telles que la bête du Gévaudan et d'autres issues de l'est de l'Europe. Avec déjà 12 albums à son actif, le dernier Wake Up The Wicked datant de 2024, des tournées mondiales et de nombreux festivals (dont le Hellfest 2023, prestation complète disponible ici), c'est un groupe très expérimenté, et l'attente ce soir est grande.
L'attente prend fin vers 21h quand ce rideau tombe et que la scène s'illumine tout à coup, dévoilant un décor de cathédrale sur l'écran géant, avec Attila Dorn, le chanteur, juché sur un piédestal qui descend lentement. Alors que la cathédrale à l'écran s'écroule, apparaît le loup géant agitant son épée enflammée et le groupe entame le premier titre de la soirée, Bless'em With The Blade. Un titre, qui ouvrait le dernier album en date Wake Up The Wicked, avec refrain assez rapide et déjà les premiers effets pyrotechniques enflamment la scène. Parlant de flammes, le décor de la scène cache de nombreux petits écrans affichant, sur ce titre particulier, des flammes et autres éclairs... Le groupe met les moyens! Si les guitaristes (Matthew et Charles Greywolf) restent, globalement, peu démonstratifs, il en va autrement du claviériste (et organiste) Falk Maria Schlegel, qui passera une bonne partie du concert à courir un peu partout quand il ne joue pas, et faire un peu le clown.
Le son est bon, très bon même... pas comme j'ai connu trop souvent par le passé mal équilibré, avec une basse qui écrase tout. Là non, tous les détails sont bien audibles, chapeau à l'ingé son. À la fin du morceau, Attila salue le public avec un Français quasiment parfait sur le plan syntaxique, avec un accent allemand prononcé (ça m'a parfois rappelé le commandant allemand de la Grande Vadrouille (déso)). Il entreprend alors de « bénir » la scène avec de l'encens que lui apporte un moine cagoulé, et entame Incense And Iron (album The Sacrament Of Sin, 2018).
Setlist Powerwolf
Bless ’em With the Blade
Incense & Iron
Army of the Night
Sinners of the Seven Seas
Amen & Attack
Dancing With the Dead
Armata Strigoi
1589
Demons Are a Girl's Best Friend
Stossgebet
Fire and Forgive
Bête du Gévaudan
Alive or Undead
Heretic Hunters
Joan of Arc
Blood for Blood (Faoladh)
Encore:
Sanctified With Dynamite
We Drink Your Blood
Werewolves of Armenia
Les titres sont nombreux (19 au total, voir setlist ci-contre), aussi je ne vais pas tous les décrire un par un mais seulement mentionner ceux qui m'ont le plus marqué. Je vous partage aussi, en fin d'article, quelques-unes des vidéos que j'ai pu filmer à cette occasion.
Army Of The Night (album Blessed And Possessed, 2015) : « notre armée ne se bat pas nooon... Nous célébrons une énorme fête du Heavy Metal, korrekt? » Correct ! Un titre très direct au refrain entrainant rehaussé par des chœurs (enregistrés) marqué par un son d'orgue très caractéristique, qui se marie parfaitement avec les guitares lors du passage instrumental.
Amen & Attack (album Preachers Of The Night, 2013) : un orgue est installé au centre de la scène tandis qu'Attila harangue la foule. Le refrain scandé par le public est ponctué de flammes qui jaillissent du bord de scène. Pas forcément le titre le plus marquant du groupe à la base, j'ai trouvé qu'il passait vraiment bien l'épreuve du live.
Dancing With The Dead (album Call Of The Wild, 2021) : dès le début du morceau un nuage de confetti est projeté au dessus du public. À nouveau un morceau très direct et efficace sur le refrain duquel la fosse s'agite sous les lumières bleues des projecteurs.
Armata Strigoi (album Blessed And Possessed) : Attila nous explique que nous devons répéter après lui et entame le chœur central du morceau et semble (faussement) surpris que le public le reprenne jusqu'au bout, sous les incitations du claviériste descendu de son perchoir pour l'occasion. « Komment savez-vous koi janter ? Très bien! Mais je souis le maître de cérémonie ! Alors ... avec moi! » Un sacré moment de communion avec le groupe pour ce morceau à la mélodie imparable. Très certainement l'un de mes préférés du groupe, déjà sur l'album et plus encore en concert. Au milieu du morceau, Attila nous demande de reprendre le passage chanté, d'abord tous ensemble, puis les femmes, puis les hommes, les tribunes seulement, la fosse. L'ambiance est proprement électrique au moment où on reprend tous ensemble avant le passage final, avec le solo de guitares mélodique et énergique à souhait. Pour moi, c'était vraiment LE moment du concert.
Demons Are A Girl's Best Friend (album The Sacrament Of Sin) : encore un titre emblématique! Après avoir un peu fait le clown bossu, Attila nous invite à entamer le refrain a capella, d'abord au début puis au milieu du morceau, avec uniquement la batterie puis sans... Le centre de la fosse est particulièrement mouvant, l'ambiance vraiment excellente. Les jeux de lumière et motifs projetés donnent un air majestueux à ce morceau avant qu'il se conclue par un nouveau jet de confetti. Les nettoyeurs de la salle auront du boulot ce soir.
Bête du Gévaudan : encore un titre à côté duquel il était difficile de passer ce soir. Premier single tiré de l'album Call Of The Wild sous le titre Beast Of Gévaudan, il est ce soir interprété entièrement en Français, avec une scène illuminée aux couleurs du drapeau tricolore. Débutant par quelques hurlements lupins initiés par Attila et accompagnés par le public et une déclaration selon laquelle nous sommes admis dans la meute ! Un titre relativement court, mais incroyablement efficace.
Alive Or Undead (autre titre tiré de Call Of The Wild) : changement de tempo pour cette balade à la lumière des téléphones portables. Le claviériste s'installe au piano enflammé juste apporté sur la scène, et l'imposante voix d'Attila débute ce morceau lent empreint d'une beauté gothique rehaussée par de magnifiques jeux de lumières et quelques jets de flamme. J'ai adoré.
S'ensuivent un Joan Of Arc (album Wake Up The Wicked) présentée comme l'histoire d'une héroïne française, puis Blood for Blood (Faoladh), tiré de Call Of The Wild (un album très représenté ce soir, qui m'avait marqué à l'époque au sortir du Covid), au début duquel le chanteur fait sauter le public avant que le morceau ne s'ouvre sur un passage à la cornemuse. Et déjà c'est l'heure des rappels!
Trois titres sont joués en rappel ce soir, à commencer par Sanctified With Dynamite. Morceau un peu plus ancien (album Blood Of The Saints, 2011), très rapide, avec nombreux effets pyrotechniques, dont le refrain est repris en chœur par le public (je m'excuse auprès de ceux qui m'entendront chanter sur la vidéo). Pendant le solo de guitare le claviériste vient défiler avec un drapeau noir PW équipé d'une fusée d'artifice. Le public est chauffé à blanc.
Après ce morceau de bravoure, Attila s'adresse au public pour le remercier au nom du groupe dans un message assez touchant. Il fait ensuite participer le public avant de lancer un morceau que j'attendais particulièrement... We Drink Your Blood, un des titres phares du groupe tiré à nouveau de l'album Blood Of The Saints. Encore un énorme morceau, tout bonnement incroyable, se concluant par des feux d'artifice en bord de scène qui ponctuent le "We drink your blood" final.
Avant d'attaquer le dernier morceau de la soirée, le chanteur et le claviériste séparent le public en deux « comme Moïse avec la mer » pour les faire crier alternativement « hoo » « haaa » et faire encore monter l'ambiance d'un cran. Le dernier morceau de ce soir, Werewolves Of Armenia, est je crois le plus ancien joué ce soir car tiré de l'album Bible Of The Beast, sorti en 2009. Il débute par un couplet déclamé par Attila, seul... avant que la foule ne se lance dans un (mini) wall of death puis, à la fin du morceau, par un (gentil) mosh pit. Une superbe fin de concert!
Sortant des tribunes, et de retour dans le hall du Zénith, le sourire est sur toutes les lèvres. Certains chantent encore les chœurs d'Armata Strigoi pendant qu'une partie du public se dirige vers la sortie et l'autre vers les stands de merchandising. Nous sommes de la seconde partie. Le temps d'accéder aux stands, les deux guitaristes Greywolf sortent et se font prendre en photo avec des fans de passage! Sympa!
Il est temps de rentrer, nous partons vers 23h30. La musique de Powerwolf nous accompagne sur l'autoroute, et nous regagnons nos pénates, fatigués mais heureux. Quelle soirée !
Ci-dessous quelques miennes vidéos... Youtube regorge d'autres, bien sûr.
Dragonforce: Intro & Ashes Of The Dawn
Dragonforce: Power Of The Triforce
Dragonforce: Doomsday Party
Dragonforce: Wildest Dreams [Taylor Swift cover]
Dragonforce: Through The Fire And The Flames & Outro