samedi 9 juillet 2011

Scream for me Bercy : Iron Maiden à Paris le 27/6/2011

Ce lundi 27 juin 2011 est l'occasion du retour tant attendu d'Iron Maiden en France, pour deux dates au P.O.P.B.. Sous une véritable canicule (la voiture indiquera jusque 43° au plus fort des embouteillages du périphérique parisien), nous atteignons les lieux vers 18h. Parking souterrain sans problème (mais 12€ quand même...), nous sortons sous un soleil de plomb sur l'esplanade de Bercy, déjà peuplée de nombreux métalleux joyeux et transpirants. Les cafés des alentours sont pris d'assaut mais nécessité fait loi : nous entrons dans l'un d'eux (gasp ! pas de clim !) pour nous désaltérer et avaler un sandwich « jambon de Paris » n'ayant pas vraiment l'air si parisien que celà.
Dans ce café, un groupe de fans est déjà bien imbibé : l'un dort sur une banquette complètement affalé la jambe par-dessus le dossier et un autre me demande dans un anglais approximatif si la ville est bien Madrid car il vient de Malaga...
Restaurés, désaltérés et ventilés (à l'aide de la carte des glaces), nous sortons car ça commence à bouger là-haut. Effectivement, nous passons rapidement les contrôles de sécurité et attendons, en plein soleil mais pas longtemps, à l'entrée de la salle. Le temps pour une collectionneuse de prendre nos T-shirts en photo et de nous faire rafraichir par le seul gars armé d'un brumisateur (merci mec), c'est notre tour d'entrer. Direction les gradins, légèrement à gauche de la scène, assez haut. Bonne surprise, la température des lieux est tout-à-fait raisonnable par rapport à la canicule extérieure. C'est sûr qu'on est un peu loin de la scène, mais on se console en se disant que pour les gradins nous avons sans doute les meilleures places. Sur scène, un drapeau à l'effigie du groupe de première partie, les britanniques de Rise To Remain.
Justement, la première partie débute à 19h30 sous les vivats d'un public relativement surexcité, bien que n'ayant pas encore totalement rempli la fosse ou les gradins. Ouvrir pour Maiden, voilà qui n'est pas aisé. Helloween s'en était très honorablement sorti en 2003 lors de la tournée Dance Of Death, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui. La prestation de Rise To Remain est bondissante (tous n'arrêtent pas de sauter à pieds joints) mais ne convainc pas grand'monde, les titres manquant fortement de mélodie à mon sens, alors que foncièrement c'est ce que les fans de Maiden attendent. S'il se trouve quelques irréductibles pour répondre aux sollicitations du chanteur, la majorité du public reste très stoïque devant ce déploiement d'énergie tirant sur le hardcore (surtout la voix du chanteur) voire le néométal par moments. Un groupe qui à mon avis n'était pas à sa place... Cette place, justement, aurait-elle un rapport avec le fait que le chanteur de RTR s'appelle Austin Dickinson ? Après Lauren Harris qui a bénéficié à plusieurs reprises de l'audience du groupe de son père, le rejeton Dickinson semble en avoir lui aussi profité. Je dois dire que ce genre de « copinage » ne me plait pas beaucoup car il se fait au détriment de groupes sûrement plus méritants, surtout si le groupe pistonné apparaît aussi déplacé que ce soir.
Fin de la première partie, une vingtaine de minutes d'entracte, le temps d'aller au ravitaillement. Ouah ! 19 € pour deux bières et une bouteille d'eau, c'est vraiment l'assassinat...
Setlist
  1. Satellite 15... The Final Frontier
  2. El Dorado
  3. 2 Minutes To Midnight
  4. The Talisman
  5. Coming Home
  6. Dance Of Death
  7. The Trooper
  8. The Wicker Man
  9. Blood Brothers
  10. When The Wild Wind Blows
  11. The Evil That Men Do
  12. Fear Of The Dark
  13. Iron Maiden
Rappels :
  1. The Number Of The Beast
  2. Hallowed Be Thy Name
  3. Running Free
Une trentaine de minutes plus tard, ponctuées de holas et de cris « Maiden ! Maiden ! » scandés, retentit l'intro... Foule en délire, fosse et gradins archi pleins... L'intro « Doctor doctor » (UFO) embraye sur l'étrange début électro de « Satellite 15... The Final Frontier ». Le groupe n'est pas encore là, on a juste droit à un enregistrement ponctué d'images tournant sur les deux écrans géants qui flanquent la scène. Une fois ce passage introductif terminé, le groupe débarque au grand complet, mené par un Bruce sautillant (quoique moins que la dernière fois... les années passent pour tout le monde :) ).
Les premiers titres mettent l'accent sur The Final Frontier (2010), dernier album en date du groupe (il est représenté par 5 titres : « Satellite 15... The Final Frontier », « El Dorado », « Coming Home », « The Talisman » et « When The Wild Wind Blows »), tandis que le précédent, A Matter Of Life And Death (2006), passe complètement à la trappe. Dance Of Death (2005) est uniquement représenté par la chanson du même nom. Du premier album des années 2000, Brave New World (2000), qui avait vu le retour de Bruce Dickinson au chant après l'éviction de Blaze Bailey et l'ajout d'un troisième guitariste en la personne d'Adrian Smith (lui aussi de retour), sont tirés les titres « The Wicker Man » et « Blood Brothers ».
Aucun titre de la période Blaze, le reste de la setlist, surtout la fin donc, est constitué de ce qu'on peut appeler des classiques, tirés des albums de la première décénie du groupe : albums Iron Maiden (1980, titre éponyme et « Running Free » concluant le concert), The Number Of The Beast (1982, représenté par deux titres joués en rappel), Piece Of Mind (1983 avec l'inévitable « The Trooper »), Powerslave (1984, avec « 2 Minutes To Midnight » dégainé dès le début du concert), Seventh Son Of A Seventh Son (1988, avec « The Evil That Men Do ») et Fear Of The Dark (1992).
L'ensemble constitue une prestation solide parfaitement exécutée bien que parfois desservie par un son un peu trop brouillon, la basse de Steve Harris ayant, comme souvent, tendance à écraser le reste, guitares en tête. Le groupe, en parfait professionnels, délivre une prestation sans faille et, malheureusement diront certains, sans aucune improvisation, si ce n'est les quelques interventions en Français de Bruce (un Français parfois très britanniquoïde mais on lui pardonne). J'ai beaucoup aimé la façon dont il a introduit « Coming Home », faisant allusion au bonheur de rentrer chez soi après une longue tournée. À noter également, lors de l'interprétation de « Running Free », une légère adaptation : « spent the night in an L.A. jail » devient « spent the night in the Bastille jail »...
Le public quant à lui, réagit comme un seul homme à toutes les sollicitations du groupe, à tel point que les chansons reprises en choeur par 18 000 gorges déployées donnent parfois l'impression de couvrir la musique du groupe et d'assister à un concert de Patrick Bruel...
De magnifiques backdrop illustrent les différents titres, ou sont remplacés par un superbe fond étoilé du plus bel effet.
Les temps forts du concert auront, à mon avis, été les interprétations de « Dance Of Death » (bien qu'on n'ait pas eu droit à la même mise en scène qu'en 2003 évidemment), « When The Wild Wind Blows » (faisant référence à une apocalypse nucléaire), « The Trooper », « Blood Brothers » (« Iron Maiden n'est pas une histoire de nationalité, de religion.... Muslim, Christian, Jew... Jedi... c'est un phenomenon global, et nous sommes tous des frères de sang »). « The Evil That Men Do » a également donné un coup de fouet au public, notamment avec l'apparition d'un Eddie de 4 mètres de haut (à vue de nez) qui déambule sur scène... Jannick Gers s'amuse à tourner autour et lui passer entre les jambes. J'ai toujours été impressionné de la stabilité de la chose vu sa taille... Il termine même sa prestation en jouant de la guitare en surplombant Dave Murray. Très cool.
Après un « Fear Of The Dark » repris en choeur par le public, « Iron Maiden » conclut la « partie régulière » du concert et voit l'apparition d'un second Eddie, toujours aux couleurs de The Final Frontier, c'est-à-dire en extraterrestre aux longues dents. Sauf que c'est un bestiau immense qui se pointe : il fait toute la largeur de la scène et facilement huit mètres de haut ! Ses yeux rouges flamboient, et il dévoile ses crocs au public qu'il balaie du regard. Particulièrement impressionnant (voir la vidéo à la fin de cet article) !
Les trois morceaux joués en rappel sont évidemment accueillis avec bonheur par le public ; j'ai notamment adoré « Hallowed Be Thy Name ». On aurait aimé que le groupe joue au moins un titre de plus après « Running Free », chanson somme toute assez facile. Les musiciens reviennent saluer, mais le concert se conclut là, et le groupe repart avec, en guise d'Outro, le « Always Look On The Bright Side Of Life » des Monty Python, non sans jeter quelques accessoires en pâture au public. D'ailleurs, quand l'un des membres du groupe rate son lancer dans le public, il est gentiment hué, et Nicko McBrain, au micro, déclare « Someone's gonna get sorry for that » sous les rires du public.
Les lumières se rallument, c'est bel et bien la fin du concert. Ignorant le merchandising hors de prix, nous retrouvons la voiture sagement garée au sein du parking souterrain aux couleurs vives, gaies et chatoyantes (je blague). Deux heures de route plus tard, c'est dans les bras de Morphée que se conclura cette soirée géniale mais éprouvante.
« Si à 50 ans on n'a pas vu Maiden en concert, on a quand même raté sa vie ». (Jacques Séguéla)

Pour d'excellentes photos du concert ainsi qu'un live report (très bon lui aussi), vous pouvez visiter la page de Nicolas Gaire. Voir également ici pour un autre live report, nettement plus lyrique (que ma povre prause très terre à terre).

Voici quelques vidéos glannées sur les sites de partage, Youtube regorge de plein d'autres. Enjoy.
The Trooper, inévitable et imparable
The Evil That Men Do, avec Eddie s'essayant au solo de guitare
Fear Of The Dark, classique
Iron Maiden, avec le Eddie géant à la fin

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