lundi 20 juin 2011

Metallurgicales 2011

Crédit photos : moi-même (que je remercie). N'oubliez pas de jeter un oeil aux vidéos à la fin de l'article, certaines sont vraiment de qualité (les miennes ont malheureusement un son un peu pourri).
Ce week end avait lieu le festival Metallurgicales à Denain. Créé en 2009 à l'initiative du député Patrick Roy dans la ville où il fut maire, ce rendez-vous a acquis une popularité croissante dont on espère qu'elle ne se démentira pas dans le futur.
Cette année une belle affiche puisque 8 groupes se partageaient les scènes, pour une après-midi et une soirée bien animées : 3 groupes majeurs internationaux que sont Stratovarius, Therion et Devin Townsend Project, et 5 groupes français dont certains déjà bien implantés : Aqme, Manigance, Hacride, Dagoba et Sueurs froides.
Je suis arrivé sur site, le complexe sportif de Denain (en pleine ville) à 15h40, juste pour le début du concert de Dagoba. J'ai raté Sueurs Froides, groupe local, mais je vous encourage à visiter leur site.
Rapide coup d’œil à mon arrivée, le temps de m'équiper du bracelet réglementaire prouvant que je ne suis pas un resquilleur : le site est en fait une salle de sport pour la scène intérieure, et le parking de cette salle pour l'extérieur (petite scène, baraques à frites et différents stands). Vu la configuration des lieux, on pense (un peu) aux voisins qui, s'ils n'aiment pas le métal, auront une journée assez longue. Zou, direction la scène intérieure que les marseillais de Dagoba viennent d'investir.
Bonne surprise, l'acoustique est plutôt bonne pour une salle de sport. Le public est déjà nombreux et l'ambiance déjà bien chaude puisque dès les premiers titres, les circle pits et wall of death s'enchaînent. Je me tiens prudemment à distance... Côté musique, le métal envoyé par Dagoba n'est pas vraiment du genre mélodique. On est plus sur de l'énergie pure, gros son de guitare avec voix death. Pas vraiment mon trip même si c'est évidemment respectable. Le groupe adresse à deux reprises un salut à la mémoire du député-maire Patrick Roy, emporté il y a quelques semaines par cette saleté de crabe. Tous les groupes français auront quelques mots de sympathie pour lui, une attention très appréciée par l'assistance. Un extrait de discours ou paroles qu'il a prononcés sera également diffusé en prélude à chaque concert de la grande scène. Le concert de Dagoba se termine vers 16h40 et on se dirige vers l'extérieur pour attendre la prestation de Hacride.
Après quelques minutes d'attente passées à visiter les stands (cro'mignons les t-shirts et autres bodys pour enfant), le groupe (des français eux aussi) débute son show. Je dois avouer ne pas avoir accroché (trop hardcore pour moi) et avoir continué la visite en attendant le groupe suivant, qui n'est autre que Devin Townsend Project, sur la scène principale.
Setlist de Devin Townsend Project

  1. Juular
  2. Deadhead
  3. Truth / Om
  4. By Your Command
  5. Life
  6. Earth Day
  7. Sumeria
Arrivée plutôt inhabituelle pour ce groupe qui se pointe sur scène quasiment par surprise, en silence. Le canadien débute par quelques mots au micro, nous expliquant qu'il va jouer des choses "émotionnelles", des choses "brutales" et qu'il va aussi faire l'idiot.
Bref, une diversité annoncée, et constatée. Tour à tour new age ou plus heavy, progressif avec parfois une voix death, le style est difficile à catégoriser, si ce n'est en tant que "progressif". Je n'avais pas accroché à son précédent groupe, Strapping Young Lad, et ayant zappé l'épisode Ziltoid The Omniccient, je connaissais peu l'oeuvre du bonhomme. À coup sûr un handicap pour apprécier pleinement sa prestation, mais celle-ci m'a donné l'envie de creuser un peu plus. Un très bon accueil du public pour ce bonhomme difficile à cerner mais très charismatique et sympathique. Il multiplie les grimaces et autres déclarations humoristiques (« je viens de Vancouver, où il n'y a que des hippies (désignant son guitariste) la preuve ») ou incompréhensibles.
Le set de Devin Townsend étant terminé, je prends le temps de me restaurer d'un petit kebab parfaitement diététique et d'une petite houblonnerie et rejoins la scène extérieure, où les français de Manigance s'apprêtent à fouler les planches de la petite scène.
Le groupe est un peu à l'étroit avec ses 6 musiciens (sans compter le gars au caméscope à l'arrière qui essaie de se faire discret). Le style est très différent de ce qu'on a pu entendre précédemment puisqu'on est en présence d'un heavy metal on ne peut plus traditionnel, assez typé 80's, chanté en Français, la voix du chanteur n'étant pas sans rappeler d'ailleurs un certain Jean-Jacques Goldmann. On sent que les gars ont du métier, en particulier en matière scénique, et parviennent facilement à éveiller un public au début un peu circonspect. Quelques connaisseurs sont là également, qui réclament les classiques du groupe à grands cris. Manigance, que j'avais précédemment écouté sur des samplers de Rock Hard (j'avais notamment bien aimé Intégrité, tiré de l'album Ange ou Démon) m'a laissé une très bonne impression.
19h50, Manigance quitte la scène et le public rejoint en masse la scène intérieure pour entendre l'une des deux véritables têtes d'affiche de la soirée, Therion. Étant très fan de ce groupe incroyable, je joue un peu des coudes pour progresser vers l'avant de la fosse, parvenant jusqu'au quatrième ou cinquième rang. Une scène pour l'instant vide excepté les quelques techniciens qui terminent le soundcheck, décorée avec un magnifique backdrop reprenant la pochette du dernier album en date, Sitra Ahra. Assez grandiose.
Le groupe ayant récemment annoncé que la vocaliste Katarina Lilja ne serait plus de la partie, je me demande qui la remplacera. Soudain, sans qu'on s'y attende, le bassiste arrive sur scène, acclamé par un public surpris. Il s'agit bien de Nalle Påhlsson, bassiste attitré (alors qu'à Lille en novembre dernier, et sur toute la tournée, il avait été remplacé par Waldemar Sorychta). Une bonne surprise donc, Christofer Johnsson ayant indiqué en interview que Nalle interviendrait surtout en studio. Les musiciens (ils sont 4) et les chanteurs (4 aussi, dont un permanent) sont habillés (et maquillés) de la même façon que la dernière fois : costume, petites lunettes noires et haut de forme pour Christofer Johnsson, moustache style « Groucho Marx » pour Snowy Shaw, tenue sombre et voile dans les cheveux pour Lori Lewis, pantalon de cuir (très, très moulant) et redingote pour Thomas Vikström... Très classe en vérité.

Setlist de Therion

  1. Blood Of Kingu
  2. Cults Of The Shadow
  3. The Rise Of Sodom And Gomorrah
  4. Hellequin
  5. Asgard
  6. Abraxas
  7. Typhon
  8. Kali Yuga III
  9. Lemuria
  10. Ginnungagap
  11. Schwarzalbenheim
  12. Wine Of Alluqah
  13. To Mega Therion
  14. Summer Night City (ABBA)
La setlist, ci-contre, fait évidemment la part belle aux classiques du groupe, le public du festival n'étant pas a priori forcément familier du répertoire du groupe. Il s'agit donc d'aller à l'essentiel en piochant dans les albums les plus consensuels que sont Lemuria, Secrets Of The Runes, Theli et Vovin. Sitra Ahra, le dernier en date, a droit à deux titres tandis que Gothic Kabbalah est complètement passé à la trappe.
Le groupe attaque donc bille en tête avec Blood Of Kingu, seul extrait de Sirius B ce soir mais qui fait toujours mouche par son coté rock, suivi du moins évident Cults Of The Shadow (extrait de Theli). L'inévitable The Rise Of Sodom And Gomorrah (un extrait de Vovin trop souvent joué à mon avis) prend le relais suivi du premier extrait de Sitra Ahra qu'est Hellequin. Ce dernier titre n'est pas forcément le plus représentatif de l'album mais est suffisamment immédiat pour qu'on puisse penser qu'il deviendra un classique, d'autant qu'il met parfaitement en valeur les contributions des quatre chanteurs.
À ce propos, il faut souligner l'incroyable performance de ces derniers. Si Snowy brille toujours par ses facéties gestuelles et vocales, son professionnalisme ainsi que celui de Thomas Vikström sont à remarquer. Ce dernier possède en particulier une voix avec un côté très théâtral qui sied parfaitement à la musique du groupe. La nouvelle chanteuse dont je ne connais pas le nom (le site officiel de Therion nous indique qu'en attendant l'arrivée de Linnéa Vikström, fille de Thomas, c'est une dénommée Thess qui assure provisoirement ce poste) et surtout Lori Lewis font également preuve d'une maîtrise parfaite, cette dernière parvenant sans peine apparente à atteindre des notes très aiguës, et toujours avec justesse.
Bref, Hellequin remporte un succès certain auprès du public et il faut s'attendre à ce qu'elle intègre la liste des classiques du groupe. Suivent Asgard (tiré de Secrets Of The Runes), Abraxas et Tyhon (tous deux de Lemuria), plus classiques. Ensuite second extrait (et dernier) de Sitra Ahra, le titre Kali Yuga III termine (?) une trilogie entamée sur Sirius B et est encore l'occasion d'une démonstration des incroyables capacités de Thomas. Puis c'est Lemuria, tiré de l'album du même nom. Le titre le plus calme de cet album voit une Lori Lewis en première ligne envoûter complètement le public avec une ligne de chant mélodique de toute beauté, avant d'être rejointe par Snowy et Thomas contrastant mais tout en retenue. Une merveille, encore rehaussé par le final à la flûte traversière jouée par Thomas Vikström.
Après ce moment tout en nuances, Snowy nous invite à le rejoinre dans le grand vide nommé Ginnungagap avec le titre du même nom, tiré de l'album Secrets Of The Runes, suivi de Schwarzalbenheim du même album. Ces deux titres faisant référence à la mythologie nordique sont toujours appréciés pour leur énergie, de même que Wine Of Alluqah, antépénultième titre du concert, tiré de Vovin.
Arrive alors le dernier morceau du concert qu'est To Mega Therion, tiré de Theli, un morceau grandiloquent si l'en est. Les quatre chanteurs font corps pour l'interprétation de ce titre hautement mélodique, déclamant les couplets sur un mode opératique s'ajustant parfaitement à la base rythmique du morceau. Seulement il s'agit d'un morceau long, à tiroirs, faisant la part belle à tous les musiciens. En particulier, les guitaristes Christian Vidal et Christoffer Johnsson y déploient tout leur talent, Christoffer se payant même le luxe de jouer à la Hendrix, guitare derrière la tête. Ce morceau déclenche une véritable ovation dans le public qui, alors que les dernières notes retentissent et que le groupe salue, réclame à corps et à cri un dernier titre.

Là c'est un peu une surprise car Therion joue alors une reprise de Abba, qu'il avait notamment enregistrée pour un disque-tribut métal à ce groupe légendaire : Summer Night City. Assez approprié à la chaleur régnant dans la salle. Interprété à la perfection je dois dire, et j'aime beaucoup, mais un cran en-dessous du reste du concert à mon avis.


Bref, le groupe nous quitte à l'issue de ce morceau. Nul doute que Therion a gagné de nombreux fans ce soir, tant les visages souriants sont nombreux dans l'assistance. Bravo Therion ! Le groupe suivant aura fort à faire.
Le groupe suivant c'est Aqme, officiant dans un style Rock alternatif qui ne m'accroche pas du tout, sans doute suis-je encore sur la planète Therion. Je zappe honteusement et visite un peu les stands alentours. Quelques stands de disquaires ... vêtements... des bandes dessinées. Je m'arrête sur le stand de Metal Maniax, une BD éditée en ligne via un blog (que je vous encourage à visiter évidemment) et publiée régulièrement dans Hard Rock magasine). Slo et Fef, dessinateur et le scénariste, très sympas, acceptent de me faire une petite dédicace... Merci à eux !
Petite bière, allez c'est l'heure du dernier groupe et tête d'affiche de la soirée. La foule converge vers la scène intérieure. Avant l'arrivée des finlandais de Stratovarius, la maire (ou adjointe, ou quelque chose comme ça) de la commune débarque sur scène avec toute l'équipe organisatrice. Quelques mots pour la mémoire Patrick Roy avec un diaporama en parallèle, la promesse d'une quatrième édition l'an prochain... Que du bon, et aussi un petit fou-rire quand la gentille dame nous quitte "en nous laissant avec Stradivarius"...
Officiant dans un style métal mélodique avec beaucoup de claviers (le clavieriste a d'ailleurs un style de jeu très visuel, le clavier étant tourné vers le public), je n'accroche pas vraiment. La fatigue peut-être, mon manque de connaissance du répertoire du groupe, pourtant souvent cité comme influence de groupes que j'aime, un manque de charisme certain de la part du quintet font que je m'ennuie rapidement et décide de quitter le festival au bout de quelques morceaux sans grand relief à mon avis. Dommage.
Au final, j'ai passé une excellente journée à Denain pour ce festival, dont j'espère que l'affiche l'année prochaine sera aussi alléchante. Je vous laisse avec quelques unes des vidéos glanées sur les sites de partage. N'hésitez pas à cliquer sur les noms des auteurs de ces vidéos, il y en a souvent d'autres  sur leurs pages. Je recommande en particulier celles de mxl3000. Merci à lui (ou elle) !

Devin Townsend : Deadhead
Therion : Hellequin
Therion : Lemuria, magnifique
Therion : To Mega Therion, un chef d'oeuvre
Stratovarius : Hunting And Low

1 commentaire:

  1. Super article j'ai revecu les métal de 2011! Dommage que tu nous ai raté mais du coup on tinvite à notre prochain concert!

    Eric groupe Sueurs Froides

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