Retour sur les lieux, vers la fin du set de Veloce Hystoria sur la grande scène. J'aurais bien aimé en entendre plus mais le sort en a voulu autrement. Parce qu'un peu de pub ne fait pas de mal à ce genre de groupe, je précise que c'est un groupe originaire de Bourges, officiant dans un style annoncé comme « Heavy Prog Metal ».
Nous profitons de la prestation d'Until The Last sur la scène découverte, représentants d'un style Screamo/Pop/Hardcore dont je ne suis pas fan, pour ingurgiter un frugal repas à base de kébab et de jus de houblon. C'est au tour de Whyzdom d'investir la grande scène.
Il s'agit d'un groupe français catalogué « Métal symphonique » (là aussi quelque peu abusivement). Suite au départ de la chanteuse précédente, le chant est assuré par Lisa Middelhauve, ex-chanteuse du groupe allemand Xandria. Je ne sais pas si elle intègre(ra ?) le groupe à plein temps, mais le moins qu'on puisse dire est que la belle est à l'aise sur scène. Les compositions sont carrées et parfaitement interprétées. L'impression générale est celle d'un bon groupe qui gagne à être connu, même s'il est difficile d'immédiatement mémoriser les titres, je pense qu'il faudra que j'y revienne et jette une oreille aux extraits disponibles en ligne.
Vient maintenant le tour de Crackmind, site intégralement en flash, on peut préférer leur myspace ...), sur la scène découverte. Groupe de nordistes officiant dans un hard rock proche du mouvement grunge, ils donnent l'image d'un bon groupe, à qui on souhaite évidemment le meilleur avenir. Assez bon accueil de la part du public.
14h30, Bloody Mary monte maintenant sur la grande scène. Avec un leader très charismatique bien que maigre comme un clou, ce « power trio » originaire de Nancy propose un rock somme toute assez classique mais très efficace. Les compositions sont mélodiques mais nerveuses, et l'accueil du public est excellent. Le pantalon du chanteur, bien que déchiré de partout et surtout au niveau des fesses, tiendra jusqu'au bout de leur prestation. Un miracle ;)
Alors qu'Incry revient sur la scène découverte pour proposer, semble-t-il, un set totalement identique à celui de la veille (E-Nora, prévu initialement le samedi, a donc été définitivement annulé), nous en profitons pour visiter les stands, et notamment celui où Bloody Mary, tout juste descendu de la grande scène, vient vendre et dédicacer son album « We Rock, You Suck » (pochette ci-contre). L'occasion de constater qu'en plus d'être talentueux, le trio est également très accessible.
C'est maintenant le groupe anglais, (originaire de Sheffield) Heaven's Basement qui entame sa prestation sur la scène principale. Inconnu au bataillon (de moi) (comme, avouons-le, les groupes passés précédemment), c'est une excellente surprise car le hard rock proposé par le quintet dynamise véritablement le public. Le chanteur ne tient pas en place (il terminera même une chanson grimpé sur une des piles d'amplis sur le côté de la scène) et l'ensemble de leur prestation est dynamique, mélodique et enjoué. Le public ne s'y trompe pas et réserve un excellent accueil au groupe, qui semble touché.
Lost Soul débute son show sur la scène découverte mais nous zappons lâchement... Le temps de saluer quelques connaissances (Yvon, très demandé pour remplir les bulletins de tombola :) )...
Au tour de Karelia, évidemment attendu au tournant compte tenu de ce qui s'est passé l'an dernier. L'organisateur affirme que le groupe souhaite montrer de quoi il est capable sur scène, et on ne demande pas mieux. Pas de problème technique cette fois-ci, mais on sent que le groupe est sur ses gardes ... et le public aussi. Le résultat ? Franchement, pas terrible. Si la musique n'a rien de désagréable, un heavy metal tirant sur l'Indus, elle n'a rien de bien exceptionnel, et surtout le groupe, le chanteur en particulier, a multiplié les maladresses à tous les niveaux. Qu'il soit « un peu gêné de ce qui s'est passé l'an dernier » soit, mais ce n'était peut-être pas la peine d'y revenir sans cesse. De même, jeter quelques exemplaires de son album dans le public partait d'une bonne intention, mais d'un il n'y en avait évidemment qu'une poignée et de deux cela cassait complètement le rythme du show. Il aurait mieux valu, par exemple, annoncer à la fin du set (et pas en plein milieu) que le groupe dédicaçait son disque sur l'un des stands. Les personnes intéressées y auraient été très sensibles je pense, et ceux qui découvraient le groupe n'auraient pas subi cette drôle d'interruption dans le set. Erreur de jugement sans doute, et l'erreur est humaine :)
Le chanteur a même déclaré à un moment qu'ils allaient balancer du rock'n roll et que pour le festival « les choses sérieuses allaient commencer »... Merci pour les groupes précédents ! Il faisait peut-être référence au fait que le public arrivait un peu plus nombreux à cette heure de la journée, ou aux têtes d'affiche qui suivaient, mais ça tombait vraiment mal dit comme ça. Le groupe s'est de toute façon rendu compte que la sauce ne prenait pas, le chanteur lâchant à un moment donné face au public particulièrement froid « à vrai dire on sait pas trop ce qui se passe, là » ... Bref, un rendez-vous manqué. Je précise que je n'ai rien contre Karelia en particulier, et que ces critiques soulignent avant tout le fait que le groupe doit un peu soigner sa relation avec le public.
Glowsun, sur la scène découverte, est annoncé comme un groupe de stoner ... Peu emballé par le genre, déjà représenté par Zoé la veille, nous zappons (peut-être une erreur...). Visite des stands... vais-je me laisser tenter par un piercing des tétons ou par l'achat d'une toge babacool à grosses fleurs oranges ? J'hésite.
Sur la scène découverte, on a alors droit, à mon avis, à ZE show de la journée. Il s'agit du groupe allemand Freedom Call, officiant dans un style power metal typique, très proche, de prime abord, de ce que fait Helloween. Il est vrai que la voix du chanteur est très similaire à celle de Michael Kiske, chanteur du groupe à la citrouille à son apogée fin 80 / (tout) début 90. Le programme signale également que le groupe partage son batteur avec Gamma Ray, actuel groupe de Kai Hansen, ex-Helloween. La parenté est bien là.
On a bien sûr droit à tous les codes du genre, de la double grosse caisse aux refrains entraînants à souhait ... Mais ça marche ! Le public réagit fort bien à ce déluge d'énergie et de mélodie et réserve aux teutons un accueil extrêmement chaleureux bien mérité. Je ne connaissais pas du tout ce groupe (hormis peut-être quelques titres sur les samplers de Rock Hard qui n'auront à l'époque pas éveillé ma curiosité), mais j'adhère à 100%. À la fin du show, je me rends sur un des rares stands CD proposant des nouveautés (les autres ont surtout du « fond ») et achète les deux derniers albums de Freedom Call disponibles (le succès a été décidement au rendez-vous !) : « Dimensions » et « Legend Of The Shadowking ».
Pendant ce temps, Wildpath, dernier groupe cette année à occuper la scène découverte, a débuté sa prestation. Un style annoncé comme Speed Symphonic Metal (on met décidément « symphonic » à toutes les sauces) qui, sans être original, brille par la qualité de son interprétation. Six musiciens au premier rang desquels une chanteuse douée (les mauvaises langues diront que de loin on croirait qu'il y a davantage de filles dans le groupe;) ) envoient tout ce qu'ils ont et font montre de leur technique bien maîtrisée à tous les niveaux. Un bon moment.
Die Apokalyptischen Reiter, avant-dernier groupe de cette édition 2010, foule la scène principale vers 19h30. Juste le temps pour nous d'avaler une part de pizza, et c'est parti pour un peu plus d'une heure d'un spectacle ... bizarre. Pas dans le mauvais sens du terme hein, juste dans le sens de ... bizarre, déroutant.
Ça commence par un curieux personnage arrivant au-devant de la scène enveloppé d'une espèce de cape, qu'un larbin ôte délicatement. Dessous, un grand chauve, dont on verra qu'il est le clavieriste du groupe, est à moitié à poil, « habillé » d'un slip de cuir relié par une bande (de cuir elle aussi) dans le dos à un collier se prolongeant en un masque qui le bâillonne. Il arbore une espèce de martinet qu'il fait tourner à l'envi en trottinant tout autour de la scène. Devant son instrument, il s'installe sur une balançoire, dont il use lorsqu'il ne joue pas (et ne court pas martinet à la main). Bizarre et hilarant de second degré.
Sur le plan musical, difficile pour un non initié d'entrer pleinement dans le spectacle, le groupe à la production éclectique (puisqu'allant du death au mélodique en passant par le thrash) a choisit de débuter son set par la facette la plus brutale de sa musique. On s'étonne alors de ce choix, capable de rebuter d'emblée certains découvrant le groupe aujourd'hui. Des titres plus accessibles viennent ensuite et on parvient à apprécier les mélodies ainsi que le spectacle, très visuel, teinté d'humour et de second degré (le chanteur réprime à grand peine un éclat de rire sur certaines phrases déclamées sur un ton qui se voudrait martial). Finalement le public offre un bon accueil à ce groupe détonnant ...
Nouveau tirage de la tombola (tiens un bulletin écrit de la main d'Yvon a été tiré), c'est désormais Krokus, tête d'affiche de ce dimanche, qui monte sur scène pour clôturer la treizième édition du RaismesFest. Groupe suisse ayant connu une courte gloire au début des années 1980, délivrant un classic rock très calqué sur AC/DC, on écoute poliment mais sans passion. Les compositions sont plutôt molles, il ne se passe rien là où on attendrait des soli de guitare bien sentis, le chanteur force sa voix (pour qu'elle ressemble plus à celle de Bon Scott ?). Bref, je n'ai pas du tout accroché à ce groupe que je qualifierais, au vu de sa prestation scénique, de pâle copie d'AC/DC.
N'ayant pas le courage ni la force de les écouter jusqu'au bout, c'est un peu déçu de ce dernier groupe, mais enchanté de notre weekend, que nous rentrons à la maison vers 22h30. Eh oui, demain c'est 6h30 ...
Un excellent weekend donc, fatiguant également, mais il n'y a rien à regretter et la météo nous fut clémente (même si quelques inquiétudes en début d'après-midi le dimanche, au final nous n'avons pas reçu une goutte). Le RaismesFest a joui une fois de plus d'une excellente ambiance fraternelle, voire familiale. C'est à signaler tant les préjugés peuvent être nombreux autour de notre musique favorite. Ce n'est pas ici qu'on trouvera la moindre bagarre, bien au contraire.
Côté organisation, on sent que la chose est rodée même si on se doute de la lourdeur et des problèmes potentiels derrière un tel événement. On a particulièrement apprécié d'édition du programme (en couleur) mis à destination (gratuitement) de tous les festivaliers, un peu moins l'augmentation importante du prix des consommations et le fait que toute sortie au-delà d'une certaine heure soit considérée comme définitive.
On se doute que les questions financières sont aiguës, et accentuées par une fréquentation que l'on peut qualifier de décevante, notamment le dimanche, et qu'il est nécessaire de se rattraper comme on peut. C'était néanmoins le seul bémol dans notre ressenti : si on n'y prend garde, c'est un weekend qui peut revenir cher...
En tout cas cela nous fera encore d'excellents souvenirs, et l'on espère pouvoir remettre ça l'an prochain !
Whyzdom et Lisa Middelhauve |
Heaven's Basement : Paranoia |
Karelia |
Die Apokalyptischen Reiter : We Will Never Die (avec Gaëlle Pruvost en « french guest ») |
Krokus |