dimanche 29 novembre 2015

Nightwish @ Paris (Bercy) le 25/11/2015 : We were here !

12 jours seulement depuis les attentats de Paris, Nightwish est ce soir au AccorHotels Arena (anciennement Palais Omnisports) de Paris-Bercy pour l'un des concerts les plus attendus de la tournée en soutien à leur dernier album en date, Endless Forms Most Beautiful. C'est évidemment avec une grande émotion et également une certaine crainte que l'on se rend aujourd'hui à ce concert attendu depuis plus de 6 mois. Dépassant une appréhension bien naturelle et décidés à ne pas renoncer, nous prenons donc la direction de Paris où nous attendent trois groupes : Amorphis, Arch Enemy et Nightwish !

L'Arena avait prévenu : le parking souterrain est fermé, et il vaut mieux arriver dès l'ouverture des portes (18h30) pour profiter des groupes de première partie compte tenu des mesures de sécurité supplémentaires (dont la présence de policiers armés à proximité de l'entrée des spectateurs). On prend donc ses précautions en réservant une place de parking hors de prix à la gare de Lyon et on part de Douai vers 15h45. On supporte bon gré mal gré les difficultés chroniques de la circulation parisienne et arrivons donc vers 18h30, nous préparant à subir une longue file d'attente pour entrer dans l'Arena.

En réalité pas du tout : aucun attente à l'extérieur malgré deux fouilles (il paraît qu'on dit « palpations ») plus soutenues que d'habitude, où l'on aura également eu à vider nos poches et ouvrir nos sacs. Nous entrons donc très vite dans l'Arena et dès 19h nous sommes installés confortablement dans notre gradin U, la satisfaction d'avoir été accueillis dans de bonnes conditions (alors qu'on a parfois l'impression d'être un peu traité comme du bétail qui mérite bien d'attendre). Le secret ? C'est tout simple : le personnel. Comment éviter les attroupements dangereux sans bâcler les palpations ? En y mettant les moyens, tout se résume à ça ! Bref.

Le temps de dévorer un sandwich, il est 19h30 lorsque les lumières s'éteignent et que sur la scène le premier groupe de la soirée s'installe : il s'agit des finlandais d'Amorphis. OK on n'a pas attendu longtemps mais sur les billets il était prévu que ça débute à 20h ! Du coup le public est encore bien clairsemé, que ce soit dans les gradins ou dans la fosse, lorsque retentissent les premières notes ! Dommage !

Amorphis Setlist AccorHotels Arena, Paris, France 2015, Under the Red Cloud
Amorphis donc, un groupe que j'attendais impatiemment tant j'ai apprécié leurs derniers albums, tout à la fois puissants et mélodiques.

Le groupe assure ce soir une double mission: promouvoir bien entendu son dernier album en date (le douzième!), Under The Red Cloud, mais aussi combler, dans une certaine mesure, un injuste déficit de notoriété. L'endroit aurait été idéal pour cela si le public avait été plus nombreux en ce tout début de soirée, car je crois malheureusement que ceux qui sont arrivés comme moi bien en avance sont ceux qui connaissaient déjà le groupe et avaient envie de le voir sur scène.

Au programme nous avons donc droit à huit titres extraits d'une partie de la (longue, 25 ans déjà!) discographie du groupe, mettant évidemment l'accent sur le dernier album. J'ai beaucoup aimé la prestation du groupe, avec le chanteur Tomi Joutsen alternant de manière toujours aussi efficace les growls et le chant clair, une ligne mélodique à toute épreuve grâce aux deux guitariste et au claviériste, sans oublier bien sûr la section rythmique solide constituée d'un batteur et d'un bassiste.

À l'exception peut-être de Drowned Maid, présenté par le chanteur comme un ancien titre écrit par un ancien chanteur (il est tiré de Tales From Thousand Lakes, 1994) et interprété uniquement en chant death, les différents morceaux joués conservent une approche très mélodique et le chant death est toujours utilisé afin de renforcer la puissance mais jamais au détriment de la mélodie, ce qui est en quelque sorte la marque de fabrique du groupe depuis l'arrivée de Tomi Joutsen dans ses rangs en 2005.



Le son est très bon, très bien réglé, sans proéminence de la basse comme c'est trop souvent le cas, et outre le fait que le public était encore trop peu nombreux, j'ai juste deux regrets par rapports à cette prestation d'Amorphis ce soir :
  • l'absence ou le peu de morceaux tirés de certains albums récents tels que Silent Waters, Skyforger (seul l'imparable Silver Bride en est extrait alors qu'il contient tant de pépites) ou même Circle (dont est extrait Hopeless Days), l'avant-dernier en date ;
  • le fait d'avoir été un peu loin du groupe. Certes le gradin U est situé en face de la scène et on ne passe pas son temps la tête tournée vers la droite ou la gauche, mais celle-ci (la scène) est vraiment de l'autre côté et le groupe apparaît bien petit.
Après environ 45 minutes d'une prestation trop courte à mon goût, le groupe se retire, non sans faire acclamer les groupes qui le suivent et dire sa satisfaction d'avoir pu jouer à Paris et lancer un « stay strong Paris ».

Petite pause, le temps de prendre un petit rafraichissement au bar (à 4,5€ les 25cl de Heineken pression, on ne repartira pas à 4 pattes ce soir !), et le groupe suivant est annoncé.

Arch Enemy Setlist AccorHotels Arena, Paris, France 2015, War Eternal
Arch Enemy. Un groupe à la notoriété plus importante qu'Amorphis, ce qui explique certainement son positionnement juste avant la tête d'affiche (et contraire à ce qui a pu être annoncé initialement). Cette notoriété est due en grande partie à l'ancienne chanteuse du groupe, Angela Gossow, qui a quitté le groupe en 2014 et a été remplacée par la Canadienne Alissa White-Gluz.

C'est un groupe que je connais un peu pour avoir suivi d'assez loin sa carrière depuis leur huitième album Khaos Legions (2011), relativement récent donc puisque le groupe existe depuis 2001. Le style revendiqué est un death metal mélodique pleinement assumé, y compris par la chanteuse qui est l'une des rares femmes de ce milieu à hurler ainsi. Le style de chant convient bien à la musique du groupe, mais il est clair qu'il ne peut pas plaire à tout le monde. En même temps, qui peut se targuer de ça ? Mais je m'égare.

J'ai bien aimé le set d'Arch Enemy, notamment le War Eternal (morceau-titre du dernier album en date) mais aussi Stolen Life, You Will Know My Name ainsi que Nemesis. La chanteuse parle Français avec un fort accent québécois, ce qui donne un côté un peu comique (la Céline Dion du métal :) ) qui tranche avec le côté brutal de son chant. Elle a également eu quelques mots pour les victimes des attentats du 13 novembre, leur dédiant l'ensemble du set d'Arch Enemy ce soir. Un regret : le son, beaucoup trop fort et déséquilibré (trop de basse), vraiment moins bien réglé que pour Amorphis.


Après pas loin d'une heure de concert si je ne me trompe pas, une trentaine de minutes de pause est annoncée, le temps que les roadies préparent la scène derrière un rideau qui ne laisse rien paraître. Vers 21h30 les lumières s'éteignent et le groupe tant attendu investit la scène, dans un énorme flash de pyrotechnie qui laisse des traces sur nos rétines.

Nightwish Setlist AccorHotels Arena, Paris, France 2015, Endless Forms Most Beautiful
Nightwish met évidemment son dernier opus, l'excellent Endless Forms Most Beautiful (un concept album dont le sujet est l'évolution des espèces - le titre de l'album est d'ailleurs une citation d'un certain Darwin) à l'honneur, et ça démarre avec un parfait Shudder Before The Beautiful et enchaîne avec le plus nerveux Yours Is An Empty Hope.

Le fond de scène est constitué de quatre écrans qui diffusent des images en harmonie avec la musique, le tout étant vraiment très bien synchronisé et scénarisé avec la pyrotechnie et les lumières, qui diffusent tour à tour des ambiances violettes ou plus vives.

Les deux morceaux suivants sont extraits des anciens albums que sont Wishmaster (2000) et Century Child (2002) puisqu'il s'agit d' Ever Dream et Wishmaster. Exercice périlleux pour Floor Jansen bien sûr, puisqu'il s'agit de morceaux initialement interprétés par Tarja Turunen qui reste l'étalon par rapport auquel les autres chanteuses sont mesurées (et qui a provoqué l'injuste impopularité d'Anette Olzon). Floor s'en sort honorablement même si on constate quelques baisses de régimes par moment, sans que je sache déterminé si c'est dû à la chanteuse elle-même ou un mixage ne mettant, comme sur le dernier album en date, pas particulièrement en avant le chant par rapport aux instruments.

Après un My Walden de toute beauté tiré de Endless Forms Most Beautiful mettant bien en valeur les cornemuses de Troy Donockley, une petite surprise nous attend puisque le groupe interprète une magnifique balade, While Your Lips Are Still Red, originellement écrite pour la bande-son du film Lieksa! (j'en parlais ici en 2007, eh oui le temps passe). Le morceau est réarrangé ce soir pour intégrer notamment le chant de Floor, la guitare d'Emppu et les cornemuses de Troy.


Retour au présent avec Élan (magnifiquement introduit à la flûte) et le très heavy Weak Fantasy tirés d'Endless Forms Most Beautiful, puis un petit détour par l'album Dark Passion Play avec le titre 7 Days To The Wolves. L'occasion cette fois de mettre en perspective la performance de Floor avec celle d'Anette qui interprétait cette chanson avec un fort soutien de Marco. Cette fois Marco est nettement plus en retrait (il l'est tout le concert) et Floor est réellement en première ligne. La scénographie est parfaite (notamment ce cheval qui galope sur un fond de flammes sur les écrans ainsi que les impressionnants feux d'artifice synchronisés avec la musique) mais pour tout dire je crois que j'ai préféré les performances d'Anette sur ce morceau particulier, que ce soit sur l'album ou en live. Je trouve que son chant était plus « écorché » à cette occasion. Mais ça se discute évidemment.

Le morceau suivant, Alpenglow, est à nouveau tiré de Endless Forms... Promis par la chanteuse comme un réconfort pour ceux qui sont venus, on doit bien admettre qu'on n'est pas déçu ! Non seulement l'interprétation de ce morceau assez direct est parfaite, mais le « leitmotiv » de ce morceau, la phrase « We Were Here » qui lui sert de fil conducteur, s'imprime sur les écrans et résonne de façon toute particulière ce soir. Oui, nous étions là, malgré les menaces, malgré l'horreur, pour nous retrouver et nous rassembler autour de ce que nous aimons...

Deux morceaux suivent, un peu plus anecdotiques à mon sens, mais également appréciés : Storytime (album Imaginaerum) et Nemo (album Once) où les talents de claviériste de Tuomas sont mis à l'honneur.

La vraie surprise vient ensuite : après nous avoir remercié d'être venus, Floor nous annonce un voyage dans l'histoire du groupe. Et en effet, il s'agit de Stargazers, qui ouvrait en 1998 le magistral album Oceanborn, qui révéla le groupe alors encore jeune. Un morceau très « rentre-dedans », mélodique et énergique, interprété magnifiquement ce soir sur un fond d'étoiles et rehaussé de flammes sortant sur le devant de la scène. Je me suis vraiment régalé.

En marge de l'album Oceanborn, le single Sleeping Sun avait a l'époque été sorti à l'occasion de l’éclipse solaire totale de 1999 (tandis que des couturiers illuminés nous prédisaient la chute de la station spatiale Mir sur Paris et que les astrologues prévoyaient une sorte d'apocalypse).
 Parfois raillée à cause de la baignoire utilisée dans le clip officiel par la chanteuse en pleine forêt (apparition à ce jour toujours inexpliquée), il s'agit d'une belle balade un peu modernisée pour l'occasion.

Attendu par toutes et tous, Ghost Love Score est évidemment une pièce maîtresse du groupe. Tirée de Once, il s'agissait à l'époque du dernier véritable coup d'éclat de la part de Tarja sur album, et Floor est évidemment très attendue au tournant. J'ai été très emballé aussi bien par l'interprétation que par la scénarisation des effets lumineux et pyrotechniques (et la vidéo ci-dessous ne leur rend pas justice sur ce point). Même si la plupart des orchestrations sont évidemment pré-enregistrées, le groupe parvient vraiment à faire vivre ce morceau, et le final assuré par Floor tout en puissance au milieu des flammes était particulièrement enthousiasmant.

On approche de la fin du spectacle et le très énergique et rapide Last Ride Of The Day, qui concluait (presque) l'album Imaginaerum, est interprété par le groupe avec en fond de scène un circuit de montagnes russes qui défile à toute vitesse en vue subjective. Ne pas trop le regarder, ça donnerait vite le tournis !

Le dernier morceau de la soirée est annoncé : il s'agit comme sur le dernier album de The Greatest Show On Earth. C'est un morceau énorme (il compte 24 minutes sur l'album) à tiroirs, différents chapitres sont séparés par des « paysages sonores » (il y a même des cris d'animaux à un moment). Le groupe interprète tous les chapitres sauf le dernier, qui est purement narratif et servira de support aux saluts du groupe. Je dois dire que j'ai été carrément bluffé par l'interprétation de ce chef d’œuvre, alternant puissance et passages plus subtils, et le rappel de ce leitmotiv « We Were Here » scandé par le public. C'était magnifique.

Le groupe salue longuement... La soirée se termine il est 23h30. Pas de rappel cette fois, mais un concert vraiment plus long qu'à l'accoutumée. Je pense qu'il ne s'agissait pas pour le groupe d'une volonté de se défiler mais de conclure, comme sur l'album, par cette pièce maîtresse clôturant le sujet. Après je me doute bien qu'une partie du public a été déçue par cette absence de rappel, mais à nouveau je pense que c'est pour des raisons « artistiques ».

Il est temps de rentrer, on regagne la voiture, on allume le GPS et on suit naïvement. Que nenni jeune padawan ! Le périphérique extérieur est fermé pour travaux ! Ah? Euh ok. On fait comment alors ? Tant bien que mal, en suivant le périphérique intérieur, on rejoint l'A1 à la porte de la Chapelle par le périphérique intérieur (ça rallonge la sauce) mais j'ai une autre blague pour vous : porte de la Chapelle et accès à l'A1 fermés pour travaux ! Bon, il faut donc rejoindre l'A3, on aura fait quasiment le tour complet de Paris... et perdu presque 1 heure. Rentrés à la maison vers 2h45, couché à 3h, levé à 7h, le lendemain a été je dois dire un peu difficile. Mais ça valait le coup !

Merci Nightwish, Arch Enemy et Amorphis ! Je termine avec quelques vidéos que j'ai pu prendre lors du concert (avec une qualité très variable), les sites de vidéos en proposent évidemment beaucoup d'autres!

Amorphis : Hopeless Days
Amorphis : Silver Bride
Arch Enemy : Ravenous
Nightwish : Yours Is An Empty Hope (extrait)
Nightwish : Ever Dream
Nightwish : Wishmaster
Nightwish : While Your Lips Are Still Red
Nightwish : 7 Days To The Wolves
Nightwish : Stargazers (extrait)
Nightwish : Sleeping Sun
Nightwish : Ghost Love Score

samedi 21 novembre 2015

The Call Of The Mountains

N'en déplaise aux crétins qui pensent que je me transformerai en singe ou en porc, ou encore que je serai englouti par la Terre, je propose de continuer à apprécier la bonne musique (tout en buvant de l'alcool !).

En voici un excellent exemple (de bonne musique) : The Call Of The Mountains, par Eluveitie, magnifique morceau de métal celtique, que le groupe avait interprété sur scène en version française (L'appel des Montagnes). C'était il y a moins de deux semaines... une éternité s'est écoulée depuis...

C'est tiré de leur album Origins, sorti en 2014.

lundi 16 novembre 2015

Eagles Of Death Metal !

© Jean Julien
Spécialement dédié à la mémoire de toutes ces victimes innocentes dont la vie a été fauchée un soir de novembre par ces ordures fanatiques ignorants et décérébrés de Daesch, voici un clip de Eagles Of Death Metal (qui comme son nom ne l'indique pas ne joue pas du Death Metal) qui jouait ce vendredi funeste au Bataclan.




De ce que j'ai pu lire ou entendre, Sophia Aram se rapproche le plus de ce que j'en pense.


Le Billet de Sophia Aram : "Vendredi 13" par franceinter

jeudi 12 novembre 2015

Epica, Eluveitie et Scar Symmetry @ Lille le 9/11/2015

Ce soir, direction Lille pour un concert de 3 groupes métal à l’Aéronef.

Arrivés à 19h, nous patientons dans la longue file menant aux portes de la salle, dans une légère brise de novembre tout ce qu'il y a de plus frisquet. Après une minutieuse fouille visant à nous délester d'objets hautement dangereux tels que des sandwichs au thon, nous entrons enfin dans la salle juste au moment où débute le premier groupe de la soirée : Scar Symmetry.

Scar Symmetry Setlist L'Aéronef, Lille, France 2015
Un groupe que je connaissais de nom, essentiellement. Officiant dans un style death metal légèrement mélodique, je dois dire que j'ai un peu de mal à accrocher. Le groupe est constitué de deux guitaristes, un bassiste, un batteur et deux chanteurs/hurleurs qui haranguent le public. Les efforts du groupe sont louables mais j'ai du mal à adhérer.

Un excellent point toutefois, le niveau assez impressionnant du guitariste chauve qui se tient à la droite de la scène, vraiment excellent.

Eluveitie Setlist L'Aéronef, Lille, France 2015
Ça commence à être la fournaise dans la salle et on apprécie les quelques minutes dans la cour à prendre l'air (et aussi la fumée de tabac ou autre...) pendant que la scène se prépare pour la suite. Nous rentrons juste à temps vers 20h15 pour le début du concert de l'un des groupes vedettes de ce soir : Eluveitie.

J'avais déjà vu ce groupe au RaismesFest 2010 et j'en gardais un excellent souvenir. On est cette fois dans le folk-metal celtique avec une voix death metal, mais aussi la voix claire de la chanteuse / joueuse de vielle à roue qui ne dépareillerait pas dans un fest-noz. Il y a du monde sur la scène : un chanteur/flûtiste/joueur de banjo, deux guitaristes, un bassiste, un flûtiste, un batteur, une violoniste ainsi que la chanteuse/vielliste sus-citée.

Le son est bon, les musiciens excellents et le courant passe bien avec le public. On alterne entre des titres bien métal parfois assez brutaux et des passages plus délicats, comme cette longue incantation en prélude à l'excellent « Alesia ». On s'amuse également lorsqu'un enthousiaste spectateur brandit une béquille au rythme de la musique. Je suis installé plutôt à l'arrière de la salle près de la console de mixage, là où le son est généralement le meilleur. Devant c'est un peu plus mouvementé avec des mosh-pits « bon enfant » qui démarrent à l'initiative du chanteur.

Parmi les moments qui m'ont marqué, je citerais le titre « Luxtos » (sur la mélodie plus connue sous le titre « Le loup, le renard, le lièvre » popularisée en France par Tri Yann sous le titre « la jument de Michao » en 1973), mais aussi « l'Appel des Montagnes » initié par la chanteuse qui nous explique que la version anglaise figure sur l'album mais qu'elle se sent obligée de chanter la version française aujourd'hui. Bien que suisse, on sent que le groupe n'est pas du tout francophone, et ses efforts en la matière sont appréciés.

Le rappel vers 21h30 met tout le monde d'accord : il s'agit de l'inévitable « Inis Mona », encore un classique de la musique celtique (« Tri Martolod » en breton, « la tribu de Dana » pour les amateurs de rap). Véritable pièce maîtresse d'Eluveitie, ce titre enflamme une dernière fois la salle.

Seconde pause le temps que les roadies préparent la scène pour la tête d'affiche de la soirée. Il commence à faire frais dehors, mais ça n'empêche pas quelques optimistes de se balader torse nu dans la cour. Brrr...

Epica Setlist L'Aéronef, Lille, France 2015, The Ultimate Enigma
21h55, à nouveau nous rentrons juste à temps pour le début de la prestation des néerlandais d'Epica. C'est à nouveau un groupe que j'avais eu l'occasion de voir en tête d'affiche du RaismesFest 2009. Cette fois le groupe vient faire la promo de leur dernier album en date, The Quantum Enigma.

D'emblée ce qui frappe c'est le son : fort, très fort, trop fort ! La section rythmique est sur-mixée par rapport au reste et cette basse bourdonnante a tendance à écraser tout le reste, comme souvent. C'est regrettable, et les protections auditives sont bienvenues !

Les cinq musiciens (la chanteuse, les deux guitaristes, le bassiste, le batteur et le claviériste) piochent dans les six albums studio du groupe ce soir, avec évidemment le dernier à l'honneur. Ils assurent également le show, avec une mention toute particulière pour le claviériste très démonstratif, que ce soit avec son instrument rotatif « sur pied » en fond de scène, qu'avec son clavier portatif très arrondi avec lequel il peut s'approcher du public. Paradoxalement j'ai trouvé Mark Jansen plus en retrait que lors du RaismesFest, mais il faut dire qu'il était le plus loin de moi.

Parmi les moments marquants du concert, je citerais « The Essence Of Silence » (tiré de The Quantum Enigma) en quasi-ouverture, monstre de puissance, « Sensorium » qui enchaîne (tiré de leur premier album The Phantom Agony), « Unleashed », « Cry For The Moon » (de The Phantom Agony à nouvau) avec un mini-solo de batterie à la fin, « The Obsessive Devotion » (« it's Mosh Monday, come on guys !).

Au moment des rappels, le claviériste, décidément très en forme, fait acclamer les autres groupes de la soirée et se lance dans un solo sur son clavier portable pendant que Mark Jansen prend le relais sur le clavier en fond de scène. Fédérateurs, les 3 titres joués en rappel font mouche auprès du public, et tout particulièrement ce « Consign To Oblivion » avec les grondements impressionnants de Mark Jansen. J'ai adoré.

Au final nous avons une excellente soirée avec ces trois groupes, qu'on reverra avec grand plaisir à l'occasion d'un prochain passage dans le coin. Dire que pendant ce temps certains révisaient pour leur DS...

Il faut maintenant récupérer la voiture dans le parking souterrain d'Euralille (tiens, toutes les issues sont fermées, par où on rentre ?) et patienter pendant que ce parking se vide lentement, très lentement, par la seule sortie restée ouverte...

Je vous laisse avec quelques vidéos que j'ai pu tourner. Elles sont prises d'un peu loin mais restituent bien l'ambiance et le son. Bien évidemment, Youtube regorge d'autres vidéos, merci à ceux qui les ont partagées.

Eluveitie : Luxtos
Eluveitie : L'Appel des Montagnes
Eluveitie : Alesia
Eluveitie : Inis Mona
Epica : The Fifth Guardian (interlude) - Chemical Insomnia
Epica : Cry For The Moon
Epica : Unchain Utopia