Arrivés à 19h, nous patientons dans la longue file menant aux portes de la salle, dans une légère brise de novembre tout ce qu'il y a de plus frisquet. Après une minutieuse fouille visant à nous délester d'objets hautement dangereux tels que des sandwichs au thon, nous entrons enfin dans la salle juste au moment où débute le premier groupe de la soirée : Scar Symmetry.
Un groupe que je connaissais de nom, essentiellement. Officiant dans un style death metal légèrement mélodique, je dois dire que j'ai un peu de mal à accrocher. Le groupe est constitué de deux guitaristes, un bassiste, un batteur et deux chanteurs/hurleurs qui haranguent le public. Les efforts du groupe sont louables mais j'ai du mal à adhérer.
Un excellent point toutefois, le niveau assez impressionnant du guitariste chauve qui se tient à la droite de la scène, vraiment excellent.
Ça commence à être la fournaise dans la salle et on apprécie les quelques minutes dans la cour à prendre l'air (et aussi la fumée de tabac ou autre...) pendant que la scène se prépare pour la suite. Nous rentrons juste à temps vers 20h15 pour le début du concert de l'un des groupes vedettes de ce soir : Eluveitie.
J'avais déjà vu ce groupe au RaismesFest 2010 et j'en gardais un excellent souvenir. On est cette fois dans le folk-metal celtique avec une voix death metal, mais aussi la voix claire de la chanteuse / joueuse de vielle à roue qui ne dépareillerait pas dans un fest-noz. Il y a du monde sur la scène : un chanteur/flûtiste/joueur de banjo, deux guitaristes, un bassiste, un flûtiste, un batteur, une violoniste ainsi que la chanteuse/vielliste sus-citée.
Le son est bon, les musiciens excellents et le courant passe bien avec le public. On alterne entre des titres bien métal parfois assez brutaux et des passages plus délicats, comme cette longue incantation en prélude à l'excellent « Alesia ». On s'amuse également lorsqu'un enthousiaste spectateur brandit une béquille au rythme de la musique. Je suis installé plutôt à l'arrière de la salle près de la console de mixage, là où le son est généralement le meilleur. Devant c'est un peu plus mouvementé avec des mosh-pits « bon enfant » qui démarrent à l'initiative du chanteur.
Parmi les moments qui m'ont marqué, je citerais le titre « Luxtos » (sur la mélodie plus connue sous le titre « Le loup, le renard, le lièvre » popularisée en France par Tri Yann sous le titre « la jument de Michao » en 1973), mais aussi « l'Appel des Montagnes » initié par la chanteuse qui nous explique que la version anglaise figure sur l'album mais qu'elle se sent obligée de chanter la version française aujourd'hui. Bien que suisse, on sent que le groupe n'est pas du tout francophone, et ses efforts en la matière sont appréciés.
Le rappel vers 21h30 met tout le monde d'accord : il s'agit de l'inévitable « Inis Mona », encore un classique de la musique celtique (« Tri Martolod » en breton, « la tribu de Dana » pour les amateurs de rap). Véritable pièce maîtresse d'Eluveitie, ce titre enflamme une dernière fois la salle.
Seconde pause le temps que les roadies préparent la scène pour la tête d'affiche de la soirée. Il commence à faire frais dehors, mais ça n'empêche pas quelques optimistes de se balader torse nu dans la cour. Brrr...
21h55, à nouveau nous rentrons juste à temps pour le début de la prestation des néerlandais d'Epica. C'est à nouveau un groupe que j'avais eu l'occasion de voir en tête d'affiche du RaismesFest 2009. Cette fois le groupe vient faire la promo de leur dernier album en date, The Quantum Enigma.
D'emblée ce qui frappe c'est le son : fort, très fort, trop fort ! La section rythmique est sur-mixée par rapport au reste et cette basse bourdonnante a tendance à écraser tout le reste, comme souvent. C'est regrettable, et les protections auditives sont bienvenues !
Les cinq musiciens (la chanteuse, les deux guitaristes, le bassiste, le batteur et le claviériste) piochent dans les six albums studio du groupe ce soir, avec évidemment le dernier à l'honneur. Ils assurent également le show, avec une mention toute particulière pour le claviériste très démonstratif, que ce soit avec son instrument rotatif « sur pied » en fond de scène, qu'avec son clavier portatif très arrondi avec lequel il peut s'approcher du public. Paradoxalement j'ai trouvé Mark Jansen plus en retrait que lors du RaismesFest, mais il faut dire qu'il était le plus loin de moi.
Parmi les moments marquants du concert, je citerais « The Essence Of Silence » (tiré de The Quantum Enigma) en quasi-ouverture, monstre de puissance, « Sensorium » qui enchaîne (tiré de leur premier album The Phantom Agony), « Unleashed », « Cry For The Moon » (de The Phantom Agony à nouvau) avec un mini-solo de batterie à la fin, « The Obsessive Devotion » (« it's Mosh Monday, come on guys !).
Au moment des rappels, le claviériste, décidément très en forme, fait acclamer les autres groupes de la soirée et se lance dans un solo sur son clavier portable pendant que Mark Jansen prend le relais sur le clavier en fond de scène. Fédérateurs, les 3 titres joués en rappel font mouche auprès du public, et tout particulièrement ce « Consign To Oblivion » avec les grondements impressionnants de Mark Jansen. J'ai adoré.
Au final nous avons une excellente soirée avec ces trois groupes, qu'on reverra avec grand plaisir à l'occasion d'un prochain passage dans le coin. Dire que pendant ce temps certains révisaient pour leur DS...
Il faut maintenant récupérer la voiture dans le parking souterrain d'Euralille (tiens, toutes les issues sont fermées, par où on rentre ?) et patienter pendant que ce parking se vide lentement, très lentement, par la seule sortie restée ouverte...
Je vous laisse avec quelques vidéos que j'ai pu tourner. Elles sont prises d'un peu loin mais restituent bien l'ambiance et le son. Bien évidemment, Youtube regorge d'autres vidéos, merci à ceux qui les ont partagées.
Eluveitie : Luxtos |
Eluveitie : L'Appel des Montagnes |
Eluveitie : Alesia |
Eluveitie : Inis Mona |
Epica : The Fifth Guardian (interlude) - Chemical Insomnia |
Epica : Cry For The Moon |
Epica : Unchain Utopia |
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