Quelques flyers... |
Armé d'un pass deux jours, nous nous arrivons sur les lieux juste avant le démarrage du premier groupe de la scène découverte. L'endroit paraît toujours très accueillant, d'autant que le temps est au beau fixe, et chargé des excellents souvenirs de l'année précédente et de l'anticipation de ces deux jours qui promettent d'être à nouveau exceptionnels.
Le temps de saluer deux futurs-ex-élèves aux bons goûts puisque présents aujourd'hui et de faire un rapide tour d'horizon des différents stands disponibles, nous approchons de la scène découverte où le premier groupe de Boulonnais, Tronckh, se prépare à délivrer un set (qualifié de "Déglingo-Core", pourquoi pas) à la fois énergique et délirant. Le chanteur, vêtu apparemment du maillot de l'équipe de football de Boulogne (je ne savais même pas qu'il y en avait une !) et l'ensemble des musiciens se montrent très sympas. Une bonne entrée en matière pour ce festival, même si le show ne sera pas des plus marquants sur le plan strictement musical.
Le set de Tronckh s'achevant, c'est désormais le groupe Swamp qui investit la scène principale. Il s'agit d'un groupe lillois ne jouant que des reprises de Lynyrd Skynyrd (l'an dernier, on s'en souvient, Machine Gun était un cover-band d'AC/DC ayant rencontré un franc succès). Lynyrd Skynyrd n'est peut-être pas aussi populaire qu'AC/DC mais il a quelques chefs d'oeuvre à son actif. Justement. Ici Swamp nous propose un set court (début de fest oblige, le groupe n'a que 30 minutes) mais intense, alignant des titres pêchus de bon gros rock sudiste entraînants, impeccablement exécutés, et se terminant en apothéose avec le chef d'œuvre Free Bird et son incroyable solo de guitare(s). Tout au plus pourrait-on reprocher l'absence du tube Sweet Home Alabama, compréhensible vu la faible durée du set, et une saturation un peu trop forte du son des 3 guitares, qui donnait un léger manque de précision par moments. En tout cas le groupe n'a pas démérité. On a également compati avec le chanteur, tout vêtu de cuir moulant, arborant une chevelure et une barbe impressionnantes, alors que le soleil lui tape dur directement en pleine face. Il s'en sortira vivant, mais rouge :).
À peine Swamp a-t-il quitté la scène que c'est au tour de Klaws de s'approprier la scène découverte. Un show très brutal qui n'éveillera pas notre curiosité. Nous préférons passer une première fois par le bar et examiner les différents stands, en attendant le groupe suivant, Zoe, sur la scène principale. Celui-ci nous délivre un gros rock bien musclé fort apprécié du public. J'ai passé un bon moment, mais je dois dire qu'il m'a manqué des mélodies bien mémorisables pour être totalement en phase. Question de goût évidemment.
Les languedociens de Wardanz investissent la scène découverte, et c'est une très agréable surprise. Un rock-métal efficace, mélodique, extrêmement bien interprété par un groupe sympathique et charismatique. Vraiment un excellent groupe, qui ira loin à mon avis. Je pense d'ailleurs qu'ils auront noué quelques contacts intéressants autour d'une baraque à frites :)
À 16h55, c'est désormais au tour des anglais de Crimes Of Passion de prendre la scène principale d'assaut. Un bon groupe de métal sans aucun doute, mais malheureusement sans grande originalité à mon avis. Peut-être faut-il plus de temps pour s'y faire, mais je n'ai pas accroché. Manque de mélodies efficaces dans les compositions je pense. Nous zappons - c'est l'heure d'une gaufre au nutella - et j'en profite pour dénicher le dernier album d'Edenbridge, Solitaire, sur un stand bien garni en nouveautés.
E-Nora, prévu sur la scène découverte à 17h40, n'est pas là, et je n'ai pas entendu l'explication. Ils sont remplacés au pied levé par Incry (prévu le lendemain - on imagine alors un échange de créneaux horaires mais la suite nous montrera que non). Un bon groupe énergique là encore, avec des compositions et musiciens efficaces. J'ai bien aimé. Leur set se conclut sur une reprise de Rammstein, Amerika, qui fait mouche à juste titre auprès du public.
La scène principale accueille désormais The Murder Of My Sweet, un groupe suédois qui fait un tabac en ce moment. Dans un style qualifié, abusivement à mon avis, de métal symphonique, le groupe emmené par Angelica Rylin nous balance un set agréable, pêchu et mélodique, à défaut d'être extrêmement original. L'interprétation est soignée et les compositions bien faites. Le groupe est toutefois desservi par une mise en son qui introduit un déséquilibre entre instruments rend certains passages confus voire stridents. Dommage.
Nous zappons honteusement le set de Poncharello, présenté dans le programme comme Garage/Punk/Rock, au profit d'un kebab bien nourrissant (et bien cher, j'y reviendrai). C'est désormais au tour de Grand Magus de monter sur scène.
Adoptant la forme du « power trio », les Suédois nous envoient dans les cordes avec un set bourré de puissance pure. Les titres sont géniaux et impeccablement exécutés. Le chanteur-guitariste est très charismatique et dirige le tout de la plus efficace des manières ; on a toujours du mal à croire que c'est l'œuvre de seulement trois musiciens. Ça s'agite un peu dans le public avec l'apparition des premiers slammeurs... Vraiment un excellent moment. Je n'étais pas très familier de ce groupe (juste quelques démos découvertes sur le CD de Rock Hard), mais je le suivrai désormais d'un œil plus attentif.
Free Launch (et non « Lunch » comme je l'avais initialement compris) conclut la scène découverte pour ce samedi, dans un style annoncé comme Rock/Metal/Electro. Aïe, je ne suis pas fan d'électro et effectivement ça se confirme dès les premiers titres. On zappe, il en faut pour tous les goûts.
C'est désormais Eluveitie qui occupe la scène principale, pour un set d'1h20. Le moins que l'on puisse dire c'est que ça tranche avec Grand Magus, puisque pas moins de 8 musiciens sont sur scène ! Guitare et section rhytmique bien sûr, mais aussi flutes (bombarde peut-être ?) et même une vielle à roue !
Ici le style est très clairement orienté folk-metal aux accents celtiques. Comme indiqué dans le programme, Eluveitie signifie « Helvète » en langue gauloise. Bon. Les suisses nous font une démonstration très convaincante de leurs talents matière musicale. Les mélodies sont là et c'est agréable. Ce qui surprend vraiment de prime abord, c'est le chant dans le style death. On se demande parfois si ce choix est le bon, mais ça colle vraiment très bien à certaines chansons, et des chants féminins adoucissent un peu l'ensemble. Leur titre « Inis Mona » (reprise du morceau traditionnel breton « Tri Martolod » repris récemment par Manau sous le titre « La tribu de Dana ») a été particulièrement remarqué.
J'ai passé un très bon moment avec Eluveitie. Ils ne sont pas encore au niveau de Finntroll (ils ne suivent pas non plus exactement plus la même direction) mais ils n'ont pas usurpé leur place en seconde position, juste avant la tête d'affiche de la soirée...
Le temps du tirage de la tombola (bravo Yvon - deuxième guitare en trois ans !), et un peu d'attente, Uriah Heep arrive enfin pour conclure cette intense première journée.
Et là, que dire ? Une telle légende, qui a contribué à inventer le hard rock tel qu'on le connaît aux côtés de Deep Purple, Led Zeppelin et Black Sabbath dans les seventies se devait de nous livrer un set à la hauteur de sa réputation. Et on n'a pas été déçus ! Bien sûr, ce n'est plus le line-up originel (mais l'actuel a tout de même 25 ans !), dont seul Mick Box, à la guitare, reste fidèle au poste. Bien sûr, ils ont les cheveux (longs) blancs... Bien sûr les compos sonnent un peu façon hippies ... Mais quelle pêche ! Les morceaux s'enchaînent sans le moindre faux pas, sans la moindre faute de goût, piochant allègrement dans différentes périodes de la discographie du groupe.
Part belle est faite, notamment, aux classiques du groupe, ceux des années 70 et début des années 80, dans l'esprit de la compilation « Celebration », sortie en 2009 à l'occasion des 40 ans de carrière du groupe (et où le line-up actuel avait notamment ré-enregistré une foule de classiques), dont s'inspire d'ailleurs la set list jouée ce soir.
Étant particulièrement sensible aux premiers albums du groupe, j'ai particulièrement apprécié qu'ils jouent Gypsy (album Very 'eavy ... Very 'umble, 1970), Bird Of Prey (album Salisbury, 1971), et surtout Easy Livin' (album Demons and Wizards, 1972) et, en rappel, le génial Lady In Black (album Salisbury, à nouveau), qui conclut en beauté leur prestation de ce soir. Si je n'attendais qu'un seul titre c'était bien celui-là, et je n'étais pas le seul, visiblement.
Au niveau de l'interprétation, le groupe a réellement été sans faille, Mick Box se montrant en véritable virtuose de la six cordes, l'orgue n'étant pas en reste dans de véritables duels guitare/claviers très deep-purpleiens. Ce qui ne gâche rien, le groupe était visiblement enthousiaste également de jouer (seulement pour la troisième fois en France !) ce soir. On se dit qu'il aurait été dommage de rater l'occasion de voir cet incroyable groupe sur scène !
Finalement nous sommes ressortis enchantés (et fatigués) de cette première journée. Il est minuit et demie. Alors que les campeurs rejoignent leur tente (pas toujours sur deux pieds - les campeurs, pas les tentes), nous regagnons notre véhicule afin de rentrer profiter d'une bonne nuit de sommeil avant de remettre ça le lendemain.
La suite dans un prochain article ... En attendant voici quelques vidéos glanées sur quelques sites de cette journée mémorable.
Uriah Heep : Sunrise |
Eluveitie : Inis Mona |
Eluveitie : Grey Sublime Archon |
Eluveitie : Slania Song |
Grand Magus |
Live-report par le site MetalFest.fr (cliquez pour voir leur article !) |
Grave erreure que de zapper le set de Poncharello, reconnu comme l'un des meilleurs de la journée toutes scènes confondues par une bonne partie du public!!
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