Première fois que je mettais les pieds dans cette salle, située au deuxième étage de la galerie Euralille. Un extérieur pas très engageant de prime abord, genre cour d'immeuble bien grise, fortement tagguée et pleine de grilles. Nous arrivons alors qu'une assemblée que j'estime à environ 150 personnes poireautent devant l'entrée.
Le temps d'avaler un sandwich (jambon-fromage, pour ceux que ça intéresse) (ok j'arrête de faire des liens stupides), et la salle ouvre à 20 heures pile. La salle elle-même a une décoration plutôt spartiate mais un point semble particulièrement attirer le public. Tiens, le merchandising est accessible ? profitons-en. En approchant, on se rend à l'évidence : cet attracteur universel n'est autre que le bar. Le merchandising est à côté, mais n'ouvre qu'à 20h30. Bon.
La première première partie débute peu après, il s'agit des suédois de Loch Vostok, qui officient dans un registre death/mélodique qui s'il est plutôt pas mal dans le genre, n'éveillera pas beaucoup d'émotion en ce qui me concerne. Moment amusant néanmoins, lorsque le hurleur trapu invite le public à un « screaming contest » où il s'agit simplement de reprendre en chœur les grognements et hurlements lancés par le chanteur. Pas si facile en vérité.
Après une pause d'environ un quart d'heure, le second groupe de première partie, les norvégiens de Leprous, investissent la scène. Un set assez long mais pas inintéressant du tout. Le chanteur/claviériste est accompagné au chant de son guitariste, pour un ensemble assez prog' qui à mon sens n'est pas sans rappeler Pain Of Salvation. Pas sûr que toute l'audience de ce soir ait particulièrement apprécié (à peu près sûr du contraire même) mais moi j'ai bien aimé.
Après une pause nettement plus longue, l'occasion de me procurer l'un des t-shirts officiels de la tournée Sitra Ahra, Therion débarque sur scène vers 22h15.
Setlist (sauf erreur ou omission) :
Les cinq membres permanents du groupe sont comme prévu accompagnés de Katarina Lilja, Lori Lewis et Snowy Shaw. Celui qu'on attend au tournant est bien entendu Thomas Vikström, nouveau chanteur du combo (et tout premier chanteur permanent de Therion), ainsi que, dans une moindre mesure, les trois autres musiciens que Christoffer Johnson a sélectionnés, tous les quatre nouveaux par rapport à la tournée (et l'album) précédente. En fait, le (nouveau) bassiste, Nalle Påhlson je crois, est remplacé sur cette tournée par Waldemar Sorychta, Christoffer Johnson (ce dernier cheveux courts et arrivant dans un costume queue de pie-haut de forme très classe) ayant expliqué (dans une interview) que le bassiste officiel n'était pas apte à partir en tournée suite à ses problèmes passés (comprendre l'alcoolisme) et présents (problème de garde d'enfants semble-t-il).- Sitra Ahra
- Wine of Aluqah
- Typhon
- The Perennial Sophia
- Hellequin
- Nifelheim
- The Siren of the Woods
- Voyage of Gurdjieff (The Fourth Way)
- Ljusalfheim
- Dies Irae (Mozart)
- Ginnungagap
- Kali Yuga, Part 3
- Call of Dagon
- Clavicula Nox
- Enter Vril-Ya
- The Blood of Kingu
- Lemuria
- Abraxas
- Unguentum Sabbati
- The Rise of Sodom and Gomorrah
- To Mega Therion
Le son est presque parfait. Presque car si la prestation des chanteuses et de Thomas Vikström est parfaitement rendue, c'est un peu moins le cas de celle de Snowy, souvent en retrait malgré les facéties et la bonne volonté du personnage. Surtout, le son de basse est trop fort, comme souvent, et a tendance à noyer les détails des guitares (mais on a connu bien pire à ce niveau, il s'agit de relativiser). On en ressortira un peu groggy, assommé par ce déluge de décibels.
Visuellement parlant, là aussi c'était vraiment très travaillé, même si dans une telle salle les possibilités sont moindres que dans un zénith. Rien à redire cependant à ce niveau, j'ai adoré l'ambiance générale.
Les titres joués ce soir (cf setlist ci-contre) sont les mêmes que ceux joués à Paris le lendemain, la grande nouveauté étant bien entendu les quatre titres extraits du nouvel album Sitra Ahra : Sitra Ahra en ouverture grandiose (voyant notamment les quatre chanteurs intervenir tour à tour et donc excellente en ouverture du concert), Hellequin, très apprécié et qui voit notamment les quatre chanteurs revêtir des masques et Thomas montrer l'étendue de ses capacités incroyables, Kali Yuga Part III, suite des deux premières parties figurant sur l'album Sirius B (Lori Lewis déclare d'ailleurs que Sitra Ahra est plus ou moins « la suite » de Lemuria & Sirius B) et Unguentum Sabbati, présenté par Snowy Shaw par une déclaration totalement incompréhensible. J'aurais adoré qu'ils jouent Land Of Canaan, je l'attendais même en rappel, mais cet espoir fut déçu.
Le grand perdant de la setlist est clairement l'avant-dernier album en date, Gothic Kabbalah, puisque seul The Perennial Sophia, excellent titre excellemment interprété mais sans doute pas le plus représentatif, en est extrait. Au niveau de l'interprétation justement, on notera que les chanteurs se regroupent facilement par couples : Snowy et Katarina d'une part, Lori et Thomas d'autre part. C'est d'ailleurs Snowy et Katarina qui concluent The Perennial Sophia dans une quasi-étreinte :)
À l'opposé, les albums les plus représentés sont Lemuria et Sirius B, sortis tous deux en 2004, ainsi que Vovin (1998) avec trois titres. Quelques classiques également tels To Mega Therion joué en clôture, mais aussi quelques raretés telles ce Enter Vril-Ja (album Deggial, 2000). Au chapitre des curiosités, signalons la reprise du Dies Irae, extrait du Requiem de Mozart, tel qu'il avait été joué lors du concert The Miskolc Experience en compagnie d'un orchestre classique. Très réussi et apprécié du public.
Je termine avec le morceau qui m'a le plus marqué et ému, The Siren Of The Woods, extrait de l'album Theli, qui en 1996 marqua le virage opéré par le groupe du Death Metal vers un métal symphonique unique en son genre. Ce morceau, débuté par le guitariste argentin Christian Vidal et rapidement rejoint par Lori Lewis et le reste du groupe sous un éclairage vert du plus bel effet était, à mon humble avis, le plus poétique avec une interprétation sublime avec des mélodies efficaces (sans oublier les prestations particulières de Thomas à la flûte traversière et Lori au piano !) et des chœurs grandiloquents. Une merveille. Ce single sorti en 1996 n'est peut-être pas le morceau le plus apprécié de la part du public, mais c'était l'un des plus beaux ce soir.
Ci-dessous la seule vidéo tournée à Lille que j'ai pu trouver sur youtube (merci à la personne qui l'a shootée) : Hellequin. J'ajoute également plus bas des vidéos tournées le lendemain à Paris (Elysée Montmartre). Une rapide recherche en révèle bien d'autres.
Hellequin, à Lille |
Sitra Ahra, à Paris |
The Siren Of The Woods, à Paris |
To Mega Therion, à Paris |
Très bonne analyse, je les ai vu à Lyon Mercredi soir, et ton analyse est bonne. Par contre le son était impeccable.
RépondreSupprimerJ'ai vu une semaine avant Epica, où le son était mal orchestré, j'ai été rassuré à Therion que cela venais pas de la salle !
Je cherchais justement la playlist, car deux ou trois titres me manquaient.
RépondreSupprimerTrès bonne analyse, pour ma part j'ai été conquise par les costumes et les postures, un jeu de scène parfaitement bien maîtrisé, le tout laissant un souvenir indélébile dans ma mémoire :)