Bon, le voici. Qui donc ? Mais Imaginaerum, le septième album des finlandais de Nightwish. La sortie d'un album de Nightwish, qu'on aime ou non, est toujours un petit événement, et ça faisait 4 ans depuis Dark Passion Play... Une période pendant laquelle certains groupes sortent quatre albums. Mais bon, Nightwish nous a habitué à ce genre de délai et il est vrai qu'ils ont sillonné le globe pendant deux ans...
Il est donc sorti, cet album, depuis début décembre. Après quelque temps passé à l'écouter, voici les miennes impressions.
D'abord il faut bien comprendre qu'il s'agit d'un concept-album centré autour d'une histoire qui sera matérialisée, courant 2012, par un film éponyme. D'après ce que j'ai lu en interview, les membres du groupes apparaîtront dans ce film (dans leur propre rôle), mais ce sera un vrai film et pas un clip géant. Bref, attendons de voir.
En attendant, il est clair qu'Imaginaerum l'album a été écrit avec cet état d'esprit, certains titres ou passages étant très clairement orientés dans le sens d'une B.O., sans pour autant démentir le côté métal symphonique que Nightwish a installé depuis l'album Once en 2004. Ce côté symphonique est donc plus présent que jamais avec de nombreuses orchestrations (l'orchestre de Pip Williams est à nouveau employé), à mon avis toujours bienvenues.
Cet album comporte 13 pistes pour une durée totale de 1h15 (tout de même !).
1. Taikatalvi
Ce premier titre est en fait une introduction chantée par Marco en finnois, sur un mode acoustique, avec pour point central une jolie mélodie à la flute réhaussée de violons et choeurs très réussie. Le chant de Marco tout en murmure créée une ambiance à la fois calme et peut-être un peu menaçante.
2. Storytime
Embrayant directement sur les dernières notes du titre précédent, ce second titre reprend les caractéristiques classiques d'un bon titre de Nightwish très direct : rythmique guitare, mélodie au piano et orchestrations d'ambiance encadrent le chant d'Anette Olzon, qui délivrent notamment un refrain immédiatement mémorisable. On pense rapidement à Amaranth, qui constituait le second single de l'album précédent. À noter, autour des 3m10, certains passages claviers/chœurs renvoyant à des périodes plus anciennes, celle de Wishmaster notamment.
3. Ghost River
Ça commence comme un titre de Nightwish classique avec une intro guitare/claviers ; cependant le refrain réserve quelques surprise : intervention « musclée » de Marco en duo avec Anette, un chant assez lourd mais entraînant, sur fond de chœur d'enfants. Des alternances entre passages orchestraux et guitare acérée complètent ce mélange délivrant une ambiance très réussie. On est effectivement au milieu de la « rivière fantôme »...
4. Slow, Love, Slow
Alors là, on ne pourra pas reprocher à Nightwish de ne pas proposer quelque chose de radicalement différent... Après une petite mélodie au piano, le chant d'Anette nous entraîne immédiatement dans un cabaret sombre et enfumé que n'aurait pas renié un Mike Hammer. Tout en retenue, guitare et trompette avec sourdine, sans oublier le chant d'Anette tout en murmures nuances, nous concoctent une ambiance jazzy de toute beauté. Un vrai chef d’œuvre.
5. I Want My Tears Back
Retour d'un titre direct et entraînant tel que Nightwish les maîtrise parfaitement. C'est ici l'occasion de revenir en terre celte avec notamment violon, cornemuse et autres instruments traditionnels. On pense à The Islander, en plus entraînant. Le refrain fait alterner au chant Anette et Marco et se révèle immédiatement mémorisable. Voici un titre qui devrait rencontrer beaucoup de succès en concert...
6. Scaretale
C'est ici en quelque sorte la suite de Ghost River, avec le même genre d'ambiance, avec de nouveau des choeurs d'enfants, mais aussi un côté plus speed, la double grosse caisse étant de sortie... Le titre débute par un long passage instrumental de 2 minutes 30, après quoi Anette nous propose un chant assez agressif convenant parfaitement à une histoire d'épouvante. Un passage narratif de la part de Marco et le titre change de direction, et on se retrouve en plein film de Tim Burton. On pense notamment à Beetlejuice, la ressemblance est assez frappante. Après quelques ricanements de bon augure, le titre se conclut sur quelques mesures d'orgue de barbarie...
7. Arabesque
Ce titre est un instrumental essentiellement symphonique, centré autour de percussions faisant penser à une cavalcade, qui ne dépareillerait pas dans un western, avec toutefois quelques passages un peu plus orientaux. Une très bonne transition avec le titre suivant.
8. Turn Loose The Mermaids
Ce titre débute par le chant a cappella d'Anette, rejointe bientôt par une flute, et on se retrouve à nouveau en Irlande pour une balade à forte consonance celtique. Chose étonnante, la voix d'Anette ressemble à s'y méprendre, sur ce titre, à celle de Candice Night, à tel point qu'on pourrait croire par moments qu'il s'agit d'un titre de Blackmore's Night. Cela renforce peut-être encore le côté folklore irlandais.
9. Rest Calm
Retour d'une ambiance plus lourde, coléreuse avec ce titre... où le refrain tranche justement avec les couplets par une retenue de la part d'Anette et une rythmique apaisée, en opposition complète avec le chant de Marco. L'ensemble distille quelque chose de menaçant, comme si on était au bord de l'explosion, et s'achève par le refrain chanté par Marco de manière très entêtante et rehaussé par des cuivres. Une belle réussite.
10. The Crow, The Owl And The Dove
Cette chanson en forme de conte a été écrite par Marco. Une intro à la guitare sèche, chantée en douceur par Marco et Anette. Un refrain, toujours à la guitare sèche puis électrique avec orchestration, immédiatement mémorisable, le genre qui trotte quelque temps dans la tête, fait de ce titre une belle balade, dans une ambiance très cool.
11. Last Ride Of The Day
Retour du Nightwish hyper classique, avec une intro avec chœurs opératiques digne d'un titre de Wishmaster, avec toujours une touche celtique. Le refrain me fait un peu penser à celui de Wanderlust. Un titre nerveux, direct et très efficace qui devrait avoir du succès en concert.
12. Song Of Myself
Un mastodonte de 13 minutes et 37 secondes en 4 parties distinctes : From A Dusty Bookshelf, All That Great Heart Lying Still, Piano Black et Love. À nouveau on retrouve les « recettes » classiques de Nightwish qui ont fait son succès, mais on sent qu'il s'agit d'un morceau beaucoup plus personnel pour Tuomas, moins épique sans doute que The Poet And The Pendulum (album Dark Passion Play) ou encore Ghost Love Score (album Once) auxquels il sera inévitablement comparé, mais tout aussi ambitieux. Ce morceau se termine par un long passage narratif, une sorte de poème intitulé It Was Us, récité par plusieurs personnes, sur un fond musical doux et émouvant (les passages au violoncelle surtout).
13. Imaginaerum
Conclusion de l'album sous forme d'un long titre instrumental uniquement orchestral composé par Pip Williams. Sont rebalayés les différents thèmes des différentes chansons précédentes, c'est d'ailleurs assez amusant de retrouver sous forme symphonique certains des riffs de ces titres ; c'est notamment le cas de Scaretale. Ce titre prend donc un peu la forme d'un générique de fin particulièrement soigné.
Globalement l'impression générale est celle d'un grand album, fruit d'un intense travail. L'intégration d'Anette au sein du groupe est désormais bonne - il est vrai qu'avec une tournée aussi longue que la précédente, les liens se renforcent ou se cassent. Si sur le net les comparaisons entre Tarja et Anette, pas toujours très gracieuses ni inspirées (est-ce que moi je passe mon temps à cracher publiquement sur des groupes sous prétexte que je n'aime pas ou plus?), n'ont pas vraiment cessé, le groupe va de l'avant et c'est aussi bien. Cette intégration se manifeste par une coopération plus étroite entre Marco et Anette pour les parties chantées, notamment.
J'ajoute que visuellement, le disque est livré dans un digipack de toute beauté, avec de magnifiques illustrations totalement dans le ton de l'album. Deux disques composent l'édition que j'ai achetée : l'original et une version instrumentale.
Bref, encore un coup de maître pour le quintet emmené par Tuomas. Le groupe sera en concert le 17 avril 2012 au P.O.P.B. (pour la première fois dans une salle aussi grande en France), et votre serviteur y sera, pour son cinquième concert de Nightwish !
Voici en bonus l'un des titres les plus marquants à mon sens, Slow, Love, Slow...
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire