vendredi 14 septembre 2012

Raismesfest 2012

Samedi dernier, le 8 septembre, s'est donc tenu le Raismesfest 2012, de retour deux ans après la dernière édition, le Raismesfest 2011 ayant été annulé pour des raisons administrativo-financières. J'avais assisté aux éditions 2009 et 2010, et ç'aurait été une vraie tragédie que de laisser mourir ce festival après treize éditions ; c'était donc un soulagement que de le voir de nouveau sur pieds.

Sur une seule journée cette année, l'affiche est conséquente : 18 groupes se partagent les deux scènes sans aucun temps mort, et ce dès 11h, jusqu'à un peu plus de minuit.

Nous sommes arrivés vers 13h sur le site du château de la princesse d'Arenberg, à Raismes (près de Valenciennes). Étonamment, on trouve à se garer assez près de l'entrée ; on craint alors que l'affluence ne soit pas au rendez-vous, ce qui serait dramatique pour la survie de ce festival. Le site est toujours aussi accueillant, avec ses grands arbres, les deux scènes qui se font face, les vendeurs de disques et babioles, les baraques à frites et (qui a dit "surtout" ?) le bar.

MaxPie est sur la grande scène, nous avons donc raté Beating Mosquito, Irminsul et Dead'n'Crazy.

À cette heure-là, comme on l'a pressenti, le parc n'est pas encore très peuplé évidemment et c'est devant un public bien clairsemé que les belges de MaxPie, qui avaient joué en 2009 sur la scène découverte, se produisent. J'ai trouvé leur prestation (du moins ce que j'ai pu en voir) assez classique dans le style heavy metal, avec notamment l'apport d'un très bon guitariste.

Nous profitons de la prestation des lillois de Tyson Boogie sur la scène découverte pour faire un détour par la baraque à frites et kebab et par le bar, afin d'aborder cet après-midi très ensoleillé et bien chaude. De ce que j'ai pu entendre (au loin), la musique de Tyson Boogie était un bon rock assez lourd, avec des riffs de guitare bien tranchants. Je vous encourage à aller jeter une oreille du côté de leur site ouèbe.

13h45, Voodoo Six prend le relais sur la grande scène. Le programme était très enthousiaste à propos de ce groupe catalogué hard rock seventies ; je dois dire que si la musique des londonniens sonne juste, elle me laisse un peu froid... Il manque quelque chose. Par ailleurs, je n'ai pas reconnu le chanteur barbu d'après la photo publiée dans le programme...

40 minutes plus tard, c'est The Long Escape, sur la scène découverte, qui prend le relais. Un métal (avec parfois du chant extrême) souvent teinté de prog'. Un peu difficile de « rentrer » dans leur set je dois dire, mais j'ai apprécié. À noter que leur album « The Triptych » est en téléchargement gratuit sur leur site, il ne faut pas s'en priver ! Un grand merci à eux !

14h55, alors que le gros du public commence à arriver en masse sur le site, ce sont les Barcelonnais de 77 qui occupent la grande scène. Je dois dire que leur prestation a été pour moi LA grande claque du festival. Nommé d'après l'année de sortie du cultissime « Let There Be Rock » d'AC/DC, la musique du quartet ne brille pas forcément par une très grande originalité ; le combo ne se cachant d'ailleurs pas pour imiter ses idoles. La voix du chanteur-guitariste Armand Valeta est la copie conforme de celle de Bon Scott mais l'essentiel n'est pas là. Le show est en fait intégralement assuré par LG Valeta, dont on présume qu'il est le frère du premier, guitariste soliste du groupe.

Alors que ses comparses sont seulement en train de s'installer avec une lenteur calculée, ce brave guitariste , déboulé le premier en courant et torse nu sur scène, est déjà en train d'aligner les soli et de s'agiter dans tous les sens, tel un Angus Young sous amphétamines. Son chanteur de frère n'est pas encore sur scène que lui se roule déjà par terre avec sa gratte. Tout le show sera comme ça, avec cet espèce de zébulon survolté et maigre comme un clou qui court en tous sens (on frôlera même une collision fraternelle à un moment). La musique et le show n'en souffrent pas, bien au contraire, le sautillant personnage dynamise complètement la prestation du groupe sans jamais la moindre fausse note.

À un moment, LG saute même de la scène, guitare en bandoulière, et continue à jouer tout en parcourant le public tout étonné de voir cet énergumène lui courir autour à toute vitesse et en agitant la tête... Et tout ceci alors qu'il fait tout de même assez chaud, pas loin de 28°... Une prestation qui a vraiment réveillé le public !

Les espagnols ayant frappé vraiment fort, la tâche est ardue pour T.A.N.K. (acronyme de Think Of A New Kind) qui prend le relais à 15h40 sur la scène découverte. Ce groupe parisien n'est pas tombé de la dernière pluie et a déjà commencé à se faire un nom sur la scène métal, en officiant dans un death metal dit mélodique (c'est ce qu'annonce le programme). Malheureusement, mauvais réglages ou prestation approximative je ne sais, ce qu'on peut entendre ressemble de mon point de vue à une sorte de bouillie sonore totalement inaudible, le côté mélodique restant pour moi assez mystérieux. N'étant déjà pas particulièrement fan de death, je décroche très rapidement.

On en profite pour visiter les quelques stands disponibles ; il s'agira surtout de disques, mais il y a aussi un luthier et quelques fringues. On se procure le t-shirt officiel de l'édition 2012 pour agrandir la collection. J'achète également l'album High Decibels de 77, disponible sur le stand de Listenable Records.

Setlist Melechesh :
  1. Ghouls of Nineveh
  2. Grand Gathas of Baal Sin
  3. Sacred Geometry
  4. Triangular Tattvic Fire
  5. Ladders to Sumeria
  6. Rebirth of the Nemesis
    (Enuma Elish Rewritten)
16h10 c'est le groupe Israëlo-néerlandais Melechesh qui investit la grande scène. Changement complet de style puisqu'on quitte le hard rock de 77 et Voodoo Six pour trouver un black métal aux accents orientaux de fort belle facture. Le chanteur au charisme certain semble content d'être là et de toucher le public mais il n'est pas particulièrement jovial ; il faut dire que les chansons et le style en général ne s'y prêtent pas. Outre un côté lourd et sombre inévitable pour ce style, on y discernera ce qui semble être des incantations. Ce n'est pas exactement entraînant (cela entraîne tout de même quelques pogos devant la scène, dont on se tient prudemment à l'écart), mais on intègre assez facilement leur univers. J'ai en tout cas beaucoup aimé la prestation de ce groupe, sombre et inquiétante mais aussi empreinte d'une classe indéniable. Mention spéciale au dernier morceau, consacré au dragon Tiamat !

Fluxious était prévu à 16h55 sur la scène découverte, mais une inversion de dernière minute est opérée, c'est donc Superscream qui se produit maintenant. Il s'agit à nouveau d'un groupe originaire d'Île-de-France si on en croit le programme. Fléché comme « World Metal » (???) par le programme, on trouve à mon sens un heavy relativement classique, avec un chanteur légèrement poseur qui, maladroit, se trompe de fest puisqu'il se dit content d'être au Hellfest, et rame un max pour se rattraper... :) On ne lui en veut pas bien sûr...

Setlist The Answer:
  1. Under The Sky
  2. Vida
  3. Trouble
  4. Come Follow Me
  5. Memphis Water
  6. Rock 'N' Roll Outlaw
    (Rose Tattoo cover)
  7. Never Too Late
  8. Preachin'
  9. Tornado
  10. Too Far Gone
  11. Tonight
  12. Waste Your Tears
Autre grand moment sur la grande scène avec l'arrivée de The Answer à 17h25. Groupe à la renommée importante ayant notamment ouvert pour AC/DC il y a quelques années (si je ne dis pas trop de bêtises), les Irlandais officient dans un heavy rock très bon, emmené par Cormac Neeson, chanteur très charismatique et ne tenant pas en place (et accompagnant volontiers à l'harmonica). J'ai adoré leur titre « Come Follow Me » que j'avais découvert il y a quelques années ainsi que leur reprise du classique de Rose Tattoo « Rock'n Roll Outlaw » (1974 !). À noter aussi un excellent blues dont je n'ai pas compris le titre (mais ça parlait d'eau et de whisky). Comme son confrère de 77, Cormac Neeson descend lui aussi chanter dans le public et parvient à faire asseoir celui-ci autour de lui à la façon d'un prophète hippie directement échappé des 70's.

Après ça, difficile évidemment pour Fluxious de prendre le relais sur la scène découverte. D'autant moins facile que le style affiché des suisses est un Jazz Metal (je dirais plutôt funk que jazz) qui je dois dire me laisse assez froid. Le mix est trop aigu, les mélodies pas évidentes et la voix de la chanteuse ne me semble pas assez puissante. Bref, pas mon truc.

Setlist Napalm Death :
  1. Circumspect
  2. Errors in the Signals
  3. Everyday Pox
  4. Protection Racket
  5. Silence Is Deafening
  6. The Wolf I Feed
  7. Practice What You Preach
  8. Quarantined
  9. Next of Kin to Chaos
  10. Analysis Paralysis
  11. Dead
  12. Deceiver
  13. When All Is Said and Done
  14. Unchallenged Hate
  15. Nom de Guerre
  16. Suffer the Children
  17. Breed to Breathe
  18. Nazi Punks Fuck Off
    (Dead Kennedys cover)
  19. Scum
  20. Human Garbage
  21. You Suffer
  22. Instinct of Survival
Le public est maintenant nombreux sur le site, et nous rassure quelque peu quant à l'avenir du festival, alors que l'édition 2010 avait vu une fréquentation particulièrement décevante. Le temps de saluer une vieille connaissance (salut Yvon!), c'est désormais Napalm Death qui monte sur la grande scène. Pionniers du death metal, ce sont de vraies légendes dans le milieu depuis une bonne trentaine d'années. Malheureusement je n'accroche pas du tout à ce style et ce groupe en particulier. Je zappe donc, et on se rabat sur un bon (?) sandwich au poulet. Au bar c'est un véritable drame qui se joue : la pompe à bière ne distribue plus que de la mousse alors que la demande est au plus haut... On sent la fébrilité chez l'équipe, qui finit par débloquer cette ressource de première nécessité. Il est 20 heures et la température a sacrément baissé ! On rejoint la voiture pour se changer, troquant short et t-shirt contre jean et gros pull.

Les hurleurs anglais terminent leur set et c'est au tour de Holophonics de s'approprier la scène découverte. Les grenoblois disposent d'une demi-heure pour nous présenter leur métal mélodique de belle facture. Le son est plutôt bon et les compositions puissantes et mélodiques. Un bon moment.

Il fait déjà presque noir lorsque Girlschool monte sur la grande scène à 20h45. Constituant l'une des têtes d'affiche de cette édition, les quatre anglaises (« adoubées par Lemmy de Motörhead », dixit le présentateur, quoique ça veuille dire), officiant dans le milieu depuis les années 1980, nous présentent un rock bien enlevé, mené par deux guitaristes. Je n'étais pas particulièrement familier de leur répertoire (au-delà de « Emergency ») mais j'ai bien aimé leur énergie, leur bonne humeur et les compositions mélodiques et puissantes. Tout au plus pouvait-on regretter que le chant des donzelles n'ait pas tout à fait été à la hauteur, contrairement à la maîtrise de leurs instruments. Clairement ce n'est de toute façon pas leur priorité, beaucoup de paroles se limitant à des «Come on, let's go»... À noter aussi que, dès le deuxième morceau, la batteuse, tapant comme une brute, crève une peau qui doit être remplacée fissa par un technicien. Prenant la chose avec bonne humeur, la chanteuse en profite se désaltérer mais se fait surprendre par une bière un peu forte... De là à faire le lien avec ce que je disais plus haut, il y a un pas que je ne franchirai pas... Petite émotion également lorsque la chanteuse nous parle de l'un des morceaux joués ce soir, originellement chanté par le grand Ronnie James Dio.

À la fin du set des anglaises, ça s'agite du côté de la scène découverte où Rozz attend son public, mais c'est en quelque sorte un faux départ puique Girlschool revient pour un rappel de quelques chansons. Leur set se termine définitivement peu après 22h.

Rozz donc, sur la scène découverte. Encore, est-on tenté de se dire... Les Valenciennois ont en effet déjà joué sur cette scène en 2009 ; on les a ensuite revus en 2010 lors du mini-festival qu'ils avaient créé à Aulnoy-Lez-Valenciennes. Cette fois, c'est avec un nouveau chanteur que le groupe se produit, et on sent d'emblée qu'ils mettent le paquet pour tenter de séduire le public, avec notamment un peu de pyrotechnie, ce qui est tout de même inédit sur la scène découverte.

Musicalement parlant, on retrouve au menu du heavy metal que l'on peut qualifier d'assez classique, assez speed par moments, mais manquant toujours à mon avis de vraies mélodies. Le nouveau chanteur n'a pas changé la donne de ce point de vue, et l'énergie bien réelle développée par les musiciens, qui donnent tout ce qu'ils ont, ne suffit pas à convaincre et à me faire adhérer.

Setlist Pretty Maids :
  1. Pandemonium
  2. I.N.V.U.
  3. Wake Up To The Real World
  4. Hell on High Heels
  5. Destination Para
  6. Walk Away
  7. It Comes At Night
  8. Yellow Rain
  9. Please Don't Leave Me
    (John Sykes cover)
  10. Back To Back
  11. Rock the House
  12. Rodeo
  13. Little Drops Of Heaven
  14. Love Games
  15. Future World
  16. Red, Hot And Heavy
Pretty Maids a la lourde charge de clore cette édition 2012 du Raismesfest. Le groupe danois est là aussi constitué de vétérans des années 80 et propose un heavy métal de bonne facture avec de bonnes mélodies. Le chanteur assez charismatique est à l'aise sur scène et l'ensemble du groupe nous fait passer un excellent moment. Ce n'était certainement pas le concert du siècle ou même de l'année, mais une bonne façon de conclure une journée fatigante mais bien agréable. Mention spéciale à « Hell On High Heels »  et « Little Drops Of Heaven » que j'ai beaucoup aimé.

Il est un peu plus de minuit, l'heure de regagner notre véhicule, dans la fraîcheur de la nuit raismoise.

Le Raismesfest, s'il nous a causé quelques inquiétudes en 2011, est bel est bien de retour, et c'est avec une certaine impatience que nous attendons la prochaine édition. J'espère simplement y trouver peut-être un peu moins de "classic rock" (AC/DC c'est bien... mais pas très varié) et peut-être un peu plus de métal mélodique façon scandinave... On se prend à rêver d'un Amorphis, voire d'un Therion, en tête d'affiche !

Je ne peux pas conclure sans parler de l'ambiance toute particulière, fraternelle et familiale, qui règne sur ce festival. Public de tout âge (j'ai même vu des enfants en poussette!), bigarré, heureux d'être là. Vivement l'an prochain !

Ci-dessous quelques vidéos glanées sur les sites de partage. Merci en particulier à 59shogun666...

77 : Big Smoker Pig
 
77 : Less Talk (Let's Rock)
 
77 à nouveau
 
Melechesh
 
Melechesh : Rebirth Of The Nemesis
 
Girlschool : Demolition Boy + C'mon Let's Go
 
Girlschool : Emergency
 
Pretty Maids : Back To Back + Future World
 

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