Maiden England ... deux mots symboliques d'une tournée de légende même pour ceux trop jeunes à l'époque de la sortie de Seventh Son Of A Seventh Son... là à notre portée ! Comment rater un tel moment ?
Nous avons donc pris la route ce mercredi afin de rejoindre les milliers de personnes déjà présentes dans un P.O.P.B. qui affiche complet depuis des mois... Ce n'est pas 1h30 de bouchons sur le périph' qui allait nous arrêter !
Nous sommes donc arrivés à Bercy vers 19h. La première partie étant annoncée à 19h30, ça nous laisse tout juste le temps de trouver une place alors que les gradins sont déjà bien remplis. On se rabat vers le balcon B, un peu loin de la scène mais on en a une vue imprenable. Le public est déjà nombreux même si la fosse n'est pas encore pleine, tout sourire de voir ou revoir ses idoles. L'ambiance est comme toujours à la fête et l'excitation monte au rythme des olas qui traversent le public.
19h30 tapantes (?), les lumières s' éteignent et Voodoo Six investit la scène pour un show de rock orienté classic rock, comme ils l'avaient fait au RaismesFest 2012. Les mélodies sont sympas et l'énergie est au rendez-vous. Il manque sans doute quelque chose, un peu de charisme peut-être, à ce groupe méritant confronté à un public nombreux et exigeant. La tâche est rude, elle se résume à une question : comment laisser une trace avec la machine de guerre qui arrive derrière? Car c'est bien Maiden que le public attend et Voodoo Six le sait ; son frontman n'hésite d'ailleurs pas à évoquer le nom d'iron maiden pour capter l'attention du public. Au final, les londoniens auront reçu un accueil poli, c'est à mon avis tout ce qu'ils pouvaient espérer. Le seul groupe en première partie de maiden que j'ai vu tirer son épingle du jeu était Helloween en 2003. Pas tout à fait le petit groupe tombé de la dernière pluie...
Fin du set de Voodoo Six vers 20h10, on annonce une demi heure de pause. Dans le hall deux files d'attente se forment : une pour le bar, l'autre pour les toilettes (probablement ceux qui avaient déjà pris un peu d'avance sur les premiers). On ne risque pas d'abuser de la binouse ce soir : 8,50 € la 1664 pression, c'est carrément du foutage de gueule (ça s' ajoute aux 15 € du parking, 35 € du péage aller-retour, 6 € les protections auditives, sans parler du gasoil ou des places elles-mêmes!). De plus transporter deux bières dans les gradins surpeuplés relève un peu des compétences d'un équilibriste. Mais les voisins sont coopératifs, ils n'ont pas envie d'une douche maintenant.
- Doctor Doctor
(intro/UFO) - Moonchild
- Can I Play With Madness
- The Prisoner
- 2 Minutes To Midnight
- Afraid To Shoot Strangers
- The Trooper
- The Number Of The Beast
- Phantom Of The Opera
- Run To The Hills
- Wasted Years
- Seventh Son Of A Seventh Son
- The Clairvoyant
- Fear Of The Dark
- Iron Maiden
- Churchill's Speech / Aces High
- The Evil That Men Do
- Running Free
- Always Look On The Bright Side Of Life
(outro/Monty Python)
Le temps d'avaler un sandwich les choses sérieuses commencent. Alors que l'excitation du public est à son comble, les lumières s' éteignent et le Doctor Doctor de UFO qui sert d'intro sur cette tournée débute dans les haut-parleurs. Cette intro fort bienvenue paraît même longue tant l'impatience du public est palpable...
Un passage instrumental illustré sur les écrans géants par des images de fonte de glaciers puis, dès les premières notes acoustiques de Moonchild, lui-même premier morceau de l'album Seventh Son, le public reprend en coeur le couplet introductif "Seven deadly sins, seven ways to win, seven holy paths to hell and your trip begins... Seven downward slopes, seven bloodied hopes, seven are your burning fires, seven your desires....".
La scène encore vide et sombre jusque là est animée de jeux de lumière puis s'éclaire d'un coup dans un éclair rouge sang et flammes du plus bel effet, et le groupe apparaît pour enchaîner un "Moonchild" et "Can I Play With Madness" fort réussis.
Le son est fort, très fort même, et la voix est un peu surmixée par rapport aux instruments. C'est l'un des premiers concerts où j'ai l'impression que les protections auditives sont nécessaires. C'est peut-être aussi que je vieillis... D'ailleurs, des mauvaises langues ne manqueraient pas de souligner que la moyenne d'âge du public est sensiblement plus élevée que pour d'autres groupes et que c'est pour ça que le son est plus fort... Mais nous ne sommes pas des mauvaises langues, évidemment.
En tout cas cette entrée en matière est très bien accueillie du public. Quand on pense que ces albums Somewhere In Time et Seventh Son Of A Seventh Son ont en leur temps été décriés ("c'est la mort de Maiden"... "trop prog !")... 25 ans plus tard, ce sont des albums cultes.
"We want Information... Information... I am not a number ! I am a free man !"... Les écrans diffusent quelques images de la vieille série télé, et tout le monde a reconnu "The Prisoner", extrait de l'album The Number Of The Beast. Pas vraiment un classique des concerts de maiden mais très apprécié du public qui, comme sur la plupart des titres, donne de la voix. Les 3 gratteux Dave, Adrian et Jannick sont au top, tout comme Steve à la basse qui accompagne le refrain chanté par Bruce. Nicko n'est pas en reste à la batterie évidemment. On enchaîne avec le plus habituel "2 Minutes To Midnight", extrait de l'album Powerslave, toujours aussi efficace, avec une mise en scène réhaussée de pyrotechnie du plus bel effet, le tout ponctué des inévitables "Screeeaaaam for me Bercyyy!"
À la suite de ça, toujours sous les cris du public, Bruce prend la parole dans un Français très approximatif (ça s'est dégradé à ce niveau - je n'ai rien compris à certaines phrases) et annonce que la tournée est axée sur 7th son. C'est en effet la troisième partie d'un "retour aux sources" qui a débuté par une tournée dans les années 2000 axée sur les premiers albums (jusque Number Of The Beast je crois) puis d'une seconde (axée sur Piece Of Mind et Powerslave), et ce afin, dixit le groupe, de permettre aux jeunes générations n'ayant pas connu cette période de les voir interprétés sur scène. D'ailleurs, ces tournées se font en parallèle de celles visant à promouvoir les albums plus récents du groupe, c'est à saluer.
Bruce annonce une chanson plus sérieuse mais se fait rappeler par le public de souhaiter un joyeux anniversaire à Nicko McBrain... "Quel âge ? 18 ? 18 trois fois ? 80 ? Ça fait rien.... il est vivant !". Scène assez surréaliste lorsqu'une quinzaine de milliers de fans en t-shirts noirs entonne "Happy Birthday Nicko !"... Chanson plus sérieuse donc... Afraid To Shoot Strangers, extraite de Fear Of The Dark, album le plus récent - 1992 tout de même - représenté ce soir. J'ai vraiment un faible pour ce titre, qui monte progressivement en puissance et en tempo avec un final à la mélodie imparable des 3 guitares en harmonie. Impressionnant de maîtrise.
Les titres suivants sont sûrs de faire un tabac. Sur "The Trooper" (album Piece Of Mind), Bruce habillé en soldat anglais agite un drapeau anglais criblé de balles et le dépose même sur le visage de Jannick alors en plein solo. Sur "The Number Of The Beast" (album du même nom), un démon à tête de taureau toise la foule de ses yeux rougeoyants ...
Moins classique et plus ancien, Phantom Of The Opera est tiré du tout premier album (Iron Maiden), datant de 1980. Introduit par un Bruce Dickinson facétieux qui savoure son public assis sur un retour, ce titre entraînant est mis en valeur par un jeu de lumières très réussi. "Screeeeaaaam for me Bercy !!! Non non non, c'est merde !! Screeeammmm for me Paris !!!! Les grenouilles ! Les escargots !"
On enchaîne avec Run To The Hills (album The Number Of The Beast), sur lequel un Eddie géant en tunique bleue (4 mètres de haut je dirais) vient agiter son sabre sur scène alors que les guitaristes lui courent parfois entre les jambes. Si l'équilibre du monstre semble parfois précaire, ce numéro fait toujours mouche.
Eddie regagne sa cachette les yeux rougeoyant dans l'obscurité tandis que résonnent les premières notes du riff de Wasted Years (album Somewhere In Time) avec notamment Adrian Smith bien mis en valeur sur les écrans géants. Personnellement j'adore cette chanson, qui représente un peu le virage prog' de Maiden dans la seconde moitié des années 80 après le World Slavery Tour en support de Powerslave. Ici l'interprétation est impeccable pour ce titre empreint d'une certaine mélancolie ("Don't waste your time always searching for those wasted years / realize you're living in the golden years").
Le public a à peine le temps de scander quelques "Maiden, Maiden" qu'en fond de scène apparaît un Eddie concentré sur une boule de cristal, une image à l'époque utilisée pour illustrer le titre "The Clairvoyant" qui suit. Pour le moment c'est "Seventh Son Of A Seventh Son", mastodonte de plus de 12 minutes qui constitue la pièce maîtresse de l'album du même nom. Bruce habillé d'un grand manteau de cuir dont on devine qu'il lui tient bien chaud avec la moiteur ambiante nous déclame le refrain entêtant tandis que les guitares nous installent l'ambiance mystique. Un long passage instrumental constitue le coeur de ce morceau majestueux et nous fait frissonner. Lorsque Bruce annonce "Today is born the seventh son / born of woman the seventh son / and he in turn of a seventh son / he has the power to heal / he has the gift of second sight / he is the chosen one / so it shall be written / so it shall be done", le public est littéralement subjugué par la beauté des mélodies et de l'ambiance générale. Sous le regard imperturbable d'Eddie, les mains frappent en rythme et les soli s'enchaînent sans faille, réhaussés par une pyrotechnie synchronisée avec la musique, s'achevant sur un éclair géant. Un morceau vraiment épique.
Pas facile d'enchaîner... et pourtant, maiden y arrive sans peine avec "The Clairvoyant", qui débute par un solo de basse, rejoint par la première puis la première guitare, pour nous délivrer des mélodies de toute beauté. Sous un éclairage rouge Bruce nous entraîne dans des couplets qui ont fait l'histoire de Maiden. Tu l'as deviné ô cher lecteur, il s'agit de mon morceau préféré de Seventh Son... et c'est un régal de pouvoir y assister ce soir. Un moment inoubliable. Comme l'ensemble de cette soirée d'ailleurs.
Fear Of The Dark... morceau assez différent des précédents, Maiden revenant à ses un peu racines sur cet album de 1992. Les oh-oh-oh sont nombreux pour accompagner la mélodie introductive. Morceau classique en concert, toujours efficace, joué de façon plus "sautillante" que sur l'album.
Scream for me Bercy !!! Les premières notes d'Iron Maiden (album du même nom) résonnent... On sent que la fin du concert approche. Sur ce morceau apparait en fond de scène un Eddie à moitié décharné tenant dans sa main gauche ce qui pourrait être son propre coeur ou autre chose... qui s'agite de façon grotesque. Peu ragoutant mais bien fait. Le public réserve un excellent accueil à ce titre, sur lequel les guitaristes font tournoyer leurs instruments, qui marque la fin du show principal, en attendant les rappels.
La salle s'éteint quelques minutes, le public réclame à corps et à cris le retour du groupe... Débute alors le riff principal de "Aces High", titre emblématique de l'époque Powerslave, et le groupe réapparait dans un éclair de feu et de lumières. À nouveau l'occasion pour les guitaristes, tour à tour, de nous démontrer l'étendue de leur savoir-faire en matière de solo. Steve Harris n'est pas en reste à la basse, qu'il martyrise en rythme tandis que Jannick Gers se démène comme un fou. Des flammes apparaissent pour réhausser le bridge et le refrain.
Autre pièce maîtresse : The Evil That Men Do, l'un des titres les plus populaires, à juste titre, tirés de l'album Seventh Son... Des mélodies inoubliables, reprises en choeur par le public, achèvent un Bercy surchauffé.
Running free !! Le fond de scène change pour un Eddie chauvauchant un destrier noir... Cet extrait du premier album n'est peut-être pas le plus élaboré musicalement parlant, mais dispose d'une énergie communicative qui fait mouche. Bruce perché sur les retours harange la foule, esquisse quelques pas de danse... et en profite également pour présenter l'ensemble des musiciens... I'm running free yeah !
Eh oui, c'est fini... La salle reste quelques minutes plongée dans l'obscurité, ce qui fait espérer à certains un ultime rappel... espoir déçu malheureusement. La chanson des Monty Python Always Look On The Bright Side Of Life nous accompagne alors que nous quittons la salle, les yeux et les oreilles encore pleins de ce concert incroyable. Retrouver le gris du parking, déjà rempli du bruit de moteurs et d'autoradios diffusant du maiden... 2 heures de route nous attendent.
Tu l'as compris ô fidèle lecteur, j'ai énormément aimé ce concert. La musique en tout premier lieu, évidemment, interprétée à la perfection, mais aussi le choix des morceaux (j'aurais juste aimé un peu plus de représentants de l'album Somewhere In Time). La mise en scène sobre mais efficace par ses jeux de lumières, la pyrotechnie, sans oublier les décors de fond de scène évoquant ce bon vieux Eddie dans des scènes immortalisées sur les pochettes ou dans les livrets de disques. Tout contribue à ce que nous gardions un souvenir inoubliable de ces deux heures.
Pour le fan de maiden, vraiment un concert historique.
Je vous laisse avec quelques vidéos glanées sur youtube, de particulièrement bonne qualité je trouve ; merci à ceux qui les ont shootées. UP THE IRONS !
Moonchild |
Happy Birthday Nicko + Afraid To Shoot Strangers |
The Trooper |
Seventh Son Of A Seventh Son |
The Clairvoyant |
Aces High |
The Evil That Men Do + Running Free |
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