jeudi 24 février 2005

News astrophysique

Sky and Telescope donne des nouvelles de la recherche aux exoplanètes (les planètes découvertes autour d'autres étoiles que notre soleil). On en est environ à 150 planètes découvertes autour de quelques étoiles proches. Plus surprenant : on a trouvé des planètes autour de pulsars, c'est-à-dire d'étoiles à neutrons, résidus d'anciennes étoiles massives ayant explosé en supernova.

Vu le cataclysme d'une supernova (éjection brutale des couches supérieures d'une étoile en fin de vie), il est plus que surprenant de trouver des planètes dans le voisinage. En tout état de cause, je n'imagine pas qu'il s'agisse de planètes déjà présentes avant l'explosion (celles-ci auraient été véritablement soufflées). Il s'agit donc, je pense (mais je peux me tromper) de planètes formées après la supernova, autour du résidu du coeur de l'étoile, la fameuse étoile à neutrons. Certaines de ces étoiles à neutrons peuvent atteindre des vitesses de rotation (sur elles-mêmes) proprement vertigineuses (plusieurs milliers de tours par minute) et leur rayonnement "polaire" illumine l'espace tel un phare, à intervalles très réguliers (d'où le nom de pulsars). Dernier résultat en date, rapporté par Sky and Telescope : la découverte d'un objet de la taille d'un astéroïde (un cinquième de la masse de pluton, soit 0,0004 masses terrestres) autour du pulsar B1257+12... Et la précision de la mesure permet d'exclure tout autre planétoïde dans ce "système"...

Toujours dans l'article de Sky and Telescope, on apprend que des astrophysiciens ont présenté un modèle de planète tellurique constituée essentiellement non pas de silicates (comme notre bonne vieille Terre et ses soeurs Venus et Mars) mais de composés carbonés. Ce modèle est pour l'instant purement théorique, mais si on découvrait une telle planète ce serait un vrai rêve de joailler. En effet, aux pressions atteintes dans les profondeurs de ladite planète, le carbone adopte une structure cristalline bien connue : le diamant, sur plusieurs milliers de kilomètres d'épaisseur !

Autre article, autre sujet : il paraît que le ciel de Saturne est bleu ! C'est Cassini, la sonde américaine, qui a fait cette découverte surprenante : les nuages sont jaunes certes, mais l'"air" de Saturne (de l'hydrogène essentiellement) rend le ciel bleu ! Il s'agit du même phénomène de diffusion que sur Terre : l'absorption par les molécules du gaz des rayonnements solaires (et leur réémission dans toutes les directions) se fait essentiellement sur les rayonnements les plus énergétiques (le bleu, au détriment des autres couleurs du visible). A lire ici pour la Terre, pour Saturne (ci-contre, une image de Saturne par Cassini, avec sa lune Mimas au premier plan. Les rayures que l'on aperçoit sont en fait l'ombre des anneaux sur Saturne lui-même).

La question que les astronomes se posent actuellement c'est pourquoi l'hémisphère "Nord" de Saturne est plus bleu (c'est-à-dire moins nuageux) que l'hémisphère sud. Au fait, il n'y a pas de sol ni d'océan sur Saturne (pas plus que sur Jupiter, Uranus ou Neptune) car c'est une géante gazeuse. Bien sûr, il ne faudrait pas compter passer à travers pour autant...

En parlant de Cassini, justement, la NASA en donne des nouvelles à l'occasion de son troisième survol du satellite Titan (à 1500 km d'altitude): on a découvert un cratère récent (il est forcément récent car Titan est une planète encore géologiquement active), signe vraissemblable d'une collision avec un objet assez gros, le cratère étant de 440 km de diamètre. A lire ici.

Dernier sujet de nature astrophysique pour aujourd'hui : la découverte, en décembre dernier, d'un sursaut gamma d'une intensité jamais mesurée sur Terre. Rappelons que les sursauts gamma sont des sortes de "flashs" extrêmement énergétiques (des rayons gammas) aperçus régulièrement mais toujours de façon inattendue (et parfois aux conséquences non négligeables, notamment sur les satellites). On a longtemps spéculé sur l'origine de ces flashs (coalescence d'étoiles à neutrons, voire de trous noirs par exemple) et la question n'est pas tranchée car il y en a de différentes sortes. Par contre, celui du 27 décembre est bien identifié : il a été émis par un magnétar (il s'agit d'une étoile à neutrons ayant un immense champ magnétique) distant de 50000 années-lumières, lors d'un changement de la structure de son champ magnétique, le même type de phénomène que pour les tâches solaires sur notre bonne vieille étoile.

Ce flash a lui seul a dégagé plus d'énergie que notre soleil pendant 100 000 ans ! Heureusement que la majeure partie du rayonnement s'est diluée dans l'espace ! Les astrophysiciens estiment que si un tel flash avait lieu dans la banlieue du système solaire (moins de 10 années lumières), cela pourrait avoir des conséquences dramatiques sur notre atmosphère et la vie sur Terre... A lire sur le site du journal Le Monde.

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