Crédit photo : Devotion
Journée de congé oblige, nous partons de la maison à 15h00, direction autoroute A21 puis A1. Arrivé à la jonction de ces deux autoroutes, au niveau d'Hénin-Beaumont, une question surgit : « t'as pris les papiers de la voiture ? »... Demi-tour, et une demi-heure plus tard nous empruntons enfin l'autoroute du Nord, en direction du sud, sous une météo plus qu'incertaine. Environ deux heures plus tard nous arrivons sans encombre au Zénith de Paris. Le temps de se garer (zut, le parking extérieur est en travaux) à une place entre deux poteaux ne laissant que 10 cm de chaque côté de la voiture, c'est parti.
La queue est déjà bien remplie mais l'expérience montre que ce n'est pas la peine de se précipiter. Allons boire un coup/faire pipi au café de la musique. Vers 18h30 nous commençons à faire la queue. Il fait pas particulièrement chaud, mais pas de pluie, c'est déjà ça (et ça nous change de la neige de l'an dernier), et l'ambiance est assez bon enfant. Profitons-en pour dévorer nos sandwiches habilement confectionnés sous l'oeil envieux des badauds environnants. Distribution abondante de flyers en tous genres (échantillon ci-contre) mais, bonne surprise, moins d'escrocs cherchant à acheter ou revendre des places que les années précédentes.
Vers 19h30 nous pouvons enfin entrer. Nous nous dirigeons vers les gradins, non sans jeter un oeil au merchandising assez fourni mais particulièrement hors de prix. On s'en passera. Nouveau round d'attente, ponctué par les cris des vendeurs de bière/sandwiches/bière/friandise/bière et une musique d'attente (formée de morceaux de Sonata Arctica et AC/DC tournant en boucle). Comme l'an dernier, un écran descend pour nous passer de la publicité toujours aussi bien ciblée (Disney, spray coiffant, etc...). On est 7000 à avoir payé plus de 40€ la place mais on n'échappera quand même pas à la pub :(
20h. Enfin les lumières s'éteignent et le premier groupe arrive. Il s'agit des finlandaises d'Indica, un groupe entièrement féminin jouant un métal finalement assez classique mais, à mon sens, desservi par une chanteuse à la voix stridente et mal appropriée, et faisant trop de manières. Dommage. Ce groupe jouera également une reprise de Kate Bush pas trop mal foutue mais pas bien choisie à mon sens, et au final raté car encombré des nombreuses vocalises et gestuelles maniérées de la chanteuse. Indica a cherché à séduire le public parisien, mais ce fut à mon sens un coup d'épée dans l'eau. Leur set aura duré une grosse vingtaine de minutes.
Les roadies s'affairent pour enlever le matos d'Indica et la fosse se remplit fortement, car c'est maintenant Pain qui investit la scène. Ce groupe a déjà fait forte impression l'an dernier en première partie de Nightwish déjà, et il est clair que la bande de Peter Tatgren et son pop/métal à tendance indus' sont impatiemment attendus ! Une nouveauté cette année : Pain promeut actuellement Cynic Paradise, leur (excellent, je le conseille à tout le monde) album sorti fin 2008. Deux titres en sont joués ce soir : I'm Going In en intro, et Monkey Business.
Ce dernier titre est joué quasiment à la fin du set et donne lieu à l'enregistrement vidéo de la performance du groupe. Très réussi vraiment, tant musicalement que visuellement, et le public joue le jeu (il n'y a pas beaucoup à se forcer tant l'énergie dégagée par le groupe est communicative). Le seul point qui me gêne à ce propos (mais on se battra pas hein) est que Pain s'est finalement servi d'un public qui n'est, a priori, pas le sien. Un peu trompeur envers le gars qui chez lui verra la vidéo.
Le reste du set des suédois est constitué de classiques du groupes, dont pas mal de titres déjà joués l'an dernier : Just Hate Me, Same Old Song... Leur prestation se conclut sur un fameux Shut Your Mouth particulièrement réussi et apprécié du public. Un mot résumera la grosse demi-heure de la prestation de Pain ce soir : énergie. Un régal vraiment. Un regret : qu'Anette ne soit pas venu chanter Follow Me avec Pain comme elle le fait sur l'album. On peut cependant comprendre qu'elle n'ait pas envie de s'user la voix avant même le début du concert de Nightwish...
Nouvelle pause, le temps pour moi d'aller chercher une bière (waaaah 4€ la canette de Kro 33cl !!) et pour les roadies d'installer le matos de la scène principale. Nightwish arrive vers 21h10.
Setlist Nightwish
(liens = vidéos)
Intro (Finlandia)
7 Days To The Wolves
Dead To The World
The Siren
Amaranth
Romanticide
Dead Boy's Poem
The Poet And The Pendulum
Sahara
Nemo
The Islander
Last Of The Wild
Escapist
Dark Chest Of Wonders
Rappels :
Ghost Love Score
(Frère Jacques)
Wish I Had An Angel
Première surprise : intro à la cornemuse. Qui c'est ce drôle de gars à coté de Tuomas, Emppu, Jukka et Marco qui viennent d'arriver ? On aura la réponse bien plus tard. En tout cas cette introduction est magnifiquement réussie, envoûtante comme tout. On en profite pour découvrir le décor : très océanique ! Tuomas (claviers) est installé dans un bateau, il y a des rochers et une ancre énorme près de la batterie de Jukka. Très réussi.(liens = vidéos)
Intro (Finlandia)
7 Days To The Wolves
Dead To The World
The Siren
Amaranth
Romanticide
Dead Boy's Poem
The Poet And The Pendulum
Sahara
Nemo
The Islander
Last Of The Wild
Escapist
Dark Chest Of Wonders
Rappels :
Ghost Love Score
(Frère Jacques)
Wish I Had An Angel
Ensuite notre illustre inconnu s'en va et Anette arrive sur scène, toute de blanc vêtue avec une robe qui, je trouve, n'était pas trop dans l'ambiance (en même temps, on s'en fout :) ). Tiens, elle est blonde cette fois, style Marylin. Le groupe embraye alors sur 7 Days To The Wolves, impeccablement réalisé. Mon impression est la même que sur l'album pour cette chanson, il manque un « chouia » de puissance en plus au niveau du refrain. La pyrotechnie fait sa première apparition.
Un petit saut dans le temps vers l'époque de l'album Century Child (2002) avec la chanson Dead To The World... premier duo Anette/Marco très réussi.
Le groupe enchaîne, sans blabla, sur The Siren (album Once), avec des vocalises très réussies de la part de la chanteuse. Comme l'an dernier le refrain original (qui va très loin dans les aigus) est modifié par Anette pour coller à son timbre.
C'est ensuite Amaranth, premier single de l'album Dark Passion Play, qui est joué. Classique et très bien interprété.
C'est ici que les choses très sérieuses commencent car c'est Romanticide (album Once) qui est maintenant joué par le groupe. Cette chanson n'avait jamais été jouée sur scène avant cette tournée, et c'est vraiment bien dommage. C'est le summum d'agressivité de l'album Once et sur scène ça ne change pas : le rythme est endiablé et le son est énorme à souhait. Cependant, le groupe, et tout particulièrement la chanteuse, a réussi je crois à imprimer une autre dimension à cette chanson, dégageant vraiment une énergie incroyable. Anette termine certains couplets quasiment sur un cri. C'est à partir de là que j'ai le sentiment que le concert bascule pour devenir le meilleur que j'aie vu. Et la pyrotechnie est elle aussi au rendez-vous, pour un spectacle vraiment grandiose. On s'est régalés.
Les choses se calment ensuite avec la chanson Dead Boy's Poem (la fin est zappée), de l'album Wishmaster (2000), toujours aussi émouvante.
Un autre monument arrive alors : The Poet And The Pendulum, LE morceau épique de l'album Dark Passion Play, le plus épique que Nightwish ait jamais écrit ou interprété sur scène. Du haut de ses 13 minutes, ce titre proprement incroyable alterne les passages (très) énergiques avec des moments calmes (mais pas forcément sereins), servi par une pyrotechnie et un éclairage à couper le souffle, le final voit des sortes de serpentins lancés dans l'air au-dessus des spectateurs de la fosse, dans un éclairage rouge sang. Vraiment un moment inoubliable. Comme l'an dernier, la poursuite se fixe sur Tuomas le temps d'un hommage collectif pour ce morceau monumental.
Après ce moment, les classiques Sahara (album Dark Passion Play) et Nemo (Once) feraient presque pâle figure. Presque car l'interprétation de ces magnifiques chansons est véritablement impeccable, avec notamment ses demi-tons orientaux pour la première et son refrain et son riff au clavier entêtants pour la seconde.
La chanteuse s'éclipse alors et le gars à la cornemuse du début revient (c'est peut-être Anette déguisée ?) pour interpréter The Islander (album Dark Passion Play). Notre invité est alors à la flute pour ce morceau acoustique magnifique. Anette revient (ben non, elle était pas déguisée) se joindre au groupe pour les « backing vocals », Marco assurant seul le chant principal. Un autre grand moment, tant acoustique que visuel.
Marco présente alors son invité à l'issue du morceau mais dans les cris/applaudissements du public, on ne comprend rien. On apprendra par la suite qu'il s'agit d'un dénommé Troy Donockley, un Irlandais sans doute très connu (mais pas de moi). En tout cas c'est vraiment un excellent musicien.
Surprise ! Troy ne part pas et reste pour le morceau suivant, l'instrumental à (forte) tendance celtique Last Of The Wild (album Dark Passion Play toujours). Ce morceau n'avait, à ma connaissance, jamais été joué sur scène et c'est vraiment une chance que de l'entendre ce soir. L'interprétation est magnifique et on se sent immédiatement transporté dans l'univers du dernier des Mohicans... Inoubliable.
À l'issue de ce magnifique morceau Troy s'en va et le groupe prépare un morceau rare puisqu'il ne figure sur aucun album : il s'agit de Escapist, qui figurait sur la version single de Bye Bye Beautiful (si je ne me trompe pas). Un morceau qui, selon Tuomas, ne convenait pas à l'album, mais reste une très bonne chanson. Le seul truc c'est évidemment que tout le monde ne la connaît pas ... :) En tout cas rien à redire, c'est effectivement une excellente chanson.
Anette intervient maintenant au micro pour annoncer la « dernière » chanson du concert, l'excellent Dark Chest Of Wonders, un grand classique ouvrant l'album Once. Encore l'occasion d'un déchaînement de la pyrotechnie et du public.
Le groupe sort de la scène et est évidemment rapidement acclamé par le public : l'heure des rappels a sonné. Le groupe revient et là c'est une demi surprise puisqu'il se lance dans l'interprétation de la chanson à mon avis l'une des plus difficiles pour Anette puisque taillée pour les capacités vocales de Tarja : Ghost Love Score, le monument de l'album Once. Très risqué évidemment pour la chanteuse qui à mon avis s'en sort avec brio, malgré une interprétation qui ne pouvait pas être parfaite. En tout cas tant musicalement que visuellement le spectacle est assuré !
Passée la dizaine de minutes consacrée à Ghost Love Score, Anette prend la parole dans un franglais approximatif pour nous expliquer qu'elle a appris une chanson française classique et nous demande de la chanter avec elle. C'était vraiment étonnant et amusant de voir un troupeau de 7000 métalleux chanter Frère Jacques ! Très décalé :)
C'est la vraie fin du concert cette fois avec l'inévitable Wish I Had An Angel (album Once), toujours aussi énergique voire dansant. Le public saute dans tous les sens (hormis la madame près de moi qui s'emmerde sec en attendant probablement son fils) et le concert se termine sur cette apothéose.
Le groupe abondamment acclamé descend saluer les fans du premier rang, prend quelques photos et s'en retourne vers les loges... Cet inoubliable concert est terminé ; le groupe aura joué environ deux heures, nettement plus que ses prestations précédentes qui tournaient en général plutôt autour de l'heure et demie.
Back to life, il s'agit maintenant de regagner le parking et notre véhicule. Les vendeurs de posters à l'extérieur n'auront pas de succès avec nous cette année... En plus il a plu et certains posters ont été bêtement posés par terre...
Retour à la voiture, il s'agit de sortir du parking, ce qui nous prend évidemment un certain temps pendant lequel nous profitons des gaz d'échappements piégés dans ce labyrinthe. Enfin sortis, direction le périph', porte de Pantin. Il est environ minuit.
Trois portes plus loin, un laconique panneau « autoroute A1 fermée » commence de nous inquiter : «
- C'est quoi cette histoire ?
- T'inquiète, il suffit de sortir là où il y a le panneau, ils auront prévu une déviation... »
En fait, pas du tout, c'est « démerdez-vous » : à la sortie on se retrouve à Saint-Denis. N'ayant ni carte ni connaissance approfondie de la zone, je me fie à mon instinct et nous finissons par nous retrouver sans encombre sur l'autoroute en direction d'Amiens. Faut-il tenter de rejoindre l'A1 au niveau de Roissy ou vaut-il mieux continuer ? Sans savoir si une telle jonction est possible compte tenu des travaux, nous décidons de continuer jusqu'à Amiens, où nous prenons ensuite l'A29 direction St Quentin pour finalement rejoindre l'A1 puis l'A21.
Retour à la maison vers 2h50, merci à Mamie d'avoir gardé les enfants. Direction dodo, il est 3h. Dire que le réveil sonne dans 3h30 ! Je ne vais pas être clair au boulot !
Voilà pour la « chronique » de cette journée inoubliable. Au niveau de mes impressions, comme j'ai déjà pu l'écrire, il s'agissait indéniablement du concert le plus abouti de Nightwish auquel j'ai assisté, que ce soit en 2002, 2004 ou 2008.
Après les déboires qu'a connu Nightwish et en particulier sa chanteuse en amérique latine, l'idée du groupe à mon avis a été d'imposer la légitimité d'Anette en tant que chanteuse principale du groupe. L'an dernier elle était nouvelle au sein du groupe et celui-ci s'est, avec sagesse, abondamment appuyé sur les capacités de Marco pour lui prêter main-forte. Cette fois-ci c'était différent : le bassiste était un peu plus effacé et Anette était véritablement en première ligne, et a assuré le show !
Autre point frappant : la page « Tarja » est tournée. Clairement le groupe est en paix avec les événements liés au limogeage de cette dernière et a l'esprit beaucoup moins tourmenté. La preuve en est l'absence du titre (pourtant sorti en Single) Bye Bye Beautiful, consacré justement à leur ancienne chanteuse, alors que cette chanson ouvrait justement le concert l'an dernier. Tuomas a d'ailleurs affirmé dans une interview que cette chanson ne serait plus jamais jouée.
Le groupe a su renouveler sa setlist : fini les inévitables « Sleeping Sun », « Wishmaster » et autres, on a eu du « neuf », y compris des chansons qui n'avaient jamais été jouées en live. Chapeau !
Enfin, la pyrotechnie et les jeux de lumière ont vraiment fait partie du show. Parfaitement synchrones avec la musique, ils en rehaussaient largement l'impact. On a aussi eu droit aux cannons à confettis (j'ai eu quelques inquiétudes avec toutes ces flammes au milieu d'un nuage de confettis) et le tout était vraiment magnifique.
Je vous laisse avec quelques vidéos récupérées sur youtube (voir les cadres ci-contre), et des galleries photos prises par Devotion et l'équipe de Nightwish France. Merci à eux !
See you Soon Nightwish !
Dernière question : quelqu'un aurait-il les setlists exactes de Pain et éventuellement Indica ? Je n'ai pas trouvé sur le net...
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